L’Institut Hudson étudie la répression de la religion en Chine

Les tactiques de répression appliquées aux groupes religieux menacent désormais les citoyens ordinaires et les droits de l'homme partout dans le monde.

L'Institut Hudson est un groupe de réflexion situé à Washington D.C. Le 18 octobre, il a organisé un forum en ligne pour débattre de la manière dont les pays démocratiques peuvent contribuer à promouvoir la liberté religieuse et à protéger les droits de l'homme en Chine.

L'Institut Hudson est un groupe de réflexion situé à Washington D.C. Le 18 octobre, il a organisé un forum en ligne pour débattre de la manière dont les pays démocratiques peuvent contribuer à promouvoir la liberté religieuse et à protéger les droits de l'homme en Chine.

En 2019, un groupe d’experts renommés est arrivé à la conclusion indéniable que des prélèvements d’organes ont lieu en Chine.

Depuis lors, cependant, des mesures doivent toujours être prises pour mettre fin à ce crime contre l’humanité, qui demeure très répandu et menace non seulement les personnes croyantes – telles que les Falun Gong, les Ouïgours, les Tibétains et les chrétiens de maison – mais aussi les citoyens chinois ordinaires.

Le 18 octobre, le Hudson Institute a attiré l’attention sur ces questions dans un forum en ligne intitulé “China’s War on Religion’’ (« la guerre de la Chine contre la religion »)”.  Le panel, animé par Nina Shea, directrice du Centre pour la liberté religieuse de l’Institut Hudson, se penche sur les maltraitances du Parti communiste chinois à l’égard de différents groupes religieux en Chine et fait la lumière sur le prélèvement forcé d’organes. Le panel a également débattu des moyens concrets que la communauté internationale peut mettre en œuvre pour combattre ce crime.

Le panel est composé de Sean Lin, porte-parole de l’association Falun Dafa à Washington D.C., Robert A. Destro, ancien secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail, et Nury Turkel, chargé de mission senior à l’Institut Hudson. 

M. Lin avait été invité tout particulièrement pour parler des prélèvements forcés d’organes effectués par le PCC sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants, en Chine. Ces atrocités se sont étendues au-delà des pratiquants de Falun Gong à d’autres groupes minoritaires.

Les prisonniers de conscience sont traités comme des “réserves d’organes”

Depuis la répression du Falun Gong en juillet 1999, d’innombrables pratiquants ont été arrêtés, torturés, soumis au travail forcé et à d’intenses sessions de lavages de cerveau, ainsi qu’à des prélèvements forcés d’organes. (Pour en savoir plus sur la persécution : Le 20 juillet 1999).

A Londres, le jugement rendu par un tribunal indépendant- le « China Tribunal » – a également révélé que les pratiquants de Falun Gong sont la principale source de prélèvements forcés d’organes.

Comment le PCC réalise-t-il exactement ce crime illégal ?

M. Lin a expliqué qu’en recueillant des informations sur le groupe sanguin, la santé des organes et des tissus cellulaires des détenus, le PCC a constitué une vaste base de données pour les centres de transplantation d’organes.

Lorsqu’il y a un besoin pour un organe particulier, les fonctionnaires peuvent faire des recherches dans la base de données, localiser un détenu spécifique, et tuer cette personne pour cet organe et en tirer un profit. De nombreux prisonniers de conscience ont été détenus en Chine, notamment des pratiquants de Falun Gong et des Ouïghours, qui sont traités comme s’ils étaient des réserves d’organes — Sean Lin, porte-parole de l’Association Falun Dafa à Washington D.C.

Une telle chaîne d’approvisionnement est rendue possible par la collaboration de la police, du parquet, des tribunaux et du système judiciaire chinois, ainsi que par celle du réseau de santé. Les preuves montrent que les fonctionnaires du PCC peuvent se rendre au domicile d’un pratiquant – nous n’importe quel prétexte, ou même sans aucun prétexte – pour arrêter cette personne et prélever ses organes au cours de sa détention.

Le PCC a étendu sa persécution à d’autres groupes religieux. Plus alarmant encore, on soupçonne que les citoyens chinois moyens sont également la cible de prélèvements d’organes.

M. Destro a noté que certains étudiants ont disparu dans des circonstances suspectes. Compte tenu de la quantité d’éléments biométriques que le PCC a collecté sur le peuple chinois, il pourrait effectuer une comparaison des tissus humains avec les centres de transplantation d’organes.

Des entités internationales continuent de fermer les yeux

Malgré les atrocités constantes, les entités internationales ont négligé de prendre des mesures critiques. Par exemple, Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH- Médecins contre les prélèvements forcés d’organes) a soumis des millions de signatures de pétition au Conseil des droits de l’homme des Nations unies il y a plusieurs années, demandant instamment à cette instance de se pencher sur la question des prélèvements d’organes forcés pratiqués par le PCC, mais aucune réaction n’a jamais été reçue des Nations unies.

En 2015, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a même collaboré avec le PCC pour former un groupe de travail spécial sur les prélèvements d’organes, auquel participait Huang Jiefu, ancien vice-ministre de la Santé en Chine.

Un autre aspect important est l’infiltration systématique des médias par le PCC.

Pratiquement tous les journaux ayant une section consacrée à la Chine mettent en avant la version chinoise des informations. Cela inclut la censure de sujets tels que le Falun Gong et la dissimulation de l’épidémie pendant la pandémie. Il y a également beaucoup de désinformation. Par exemple, les organisations de défense des droits de l’homme aux États-Unis négligent la persécution du Falun Gong en raison de la propagande du PCC.  

La plupart des plateformes qui diffusent des informations chinoises sont également sponsorisées par l’argent chinois. Cela a un grand impact sur le lavage de cerveau des Chinois vivant à l’étranger, même de ceux qui vivent depuis longtemps dans des pays occidentaux.

Les entreprises transnationales ferment également les yeux pour conserver leurs contrats commerciaux.

Une analyse plus complète peut être trouvée dans notre récent rapport : Ministère français des Armées : Les vastes opérations d’influence du PCC à l’étranger visent le Falun Gong.

Tenir le PCC pour responsable d’une “entreprise de crime organisé”

La Chine a construit une industrie de plusieurs milliards de dollars autour des prélèvements forcés d’organes et continuera si la communauté internationale ne prend pas position, comme l’indique le récent Sommet Mondial pour la lutte et l’abolition des prélèvements forcés d’organes.

Des tribunaux indépendants ont trouvé des preuves de prélèvements forcés d’organes et qualifié ce crime de génocide. Selon M. Destro, ces actions sont symboliquement puissantes, mais d’autres mesures sont nécessaires pour tenir les auteurs responsables de leurs actes.

M. Destro a comparé le PCC à une “entreprise de crimes organisés” composée d'”experts en prélèvements”.

Ils vont vendre, ils vont tout monétiser, des ressources nationales à votre foie, et [prendre des mesures pour se débarrasser] de tout ce qui fait obstacle. Particulièrement la religion… [Par exemple, le Falun Dafa] était à l’origine promu par le gouvernement comme un moyen efficace pour les gens d’entrer en contact avec leur moi intérieur… puis le ministère de la sécurité d’État s’est rendu compte qu’ « ils » «étaient plus nombreux qu’ « eux »… et aujourd’hui encore, le Falun Gong est perçu comme une menace existentielle [pour le PCC] — Robert A. Destro, ancien secrétaire d’État adjoint à la démocratie, aux droits de l’homme et au travail

Les panélistes ont proposé de sanctionner les médecins chinois impliqués dans les prélèvements forcés d’organes. Par exemple, ils devraient se voir interdire l’entrée en l’Europe et aux États-Unis, et se voir interdire de publier des articles dans des revues médicales.

Alors qu’il était secrétaire adjoint du Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail (DRL) sous l’administration Trump, M. Destro a rencontré cinq pratiquants de Falun Gong le 20 juillet 2020. Il a déclaré que le gouvernement américain préparait des actions contre les responsables du PCC qui participent aux prélèvements forcés d’organes. Ces actions comprennent des mesures telles que des poursuites judiciaires pour tenir les auteurs responsables.

Mme Shea a également suggéré l’utilisation d’un système de notation du crédit social des étudiants et des hommes d’affaires chinois qui se rendent à l’étranger.

Les autres facteurs dont les panélistes ont débatu sont la mise à disposition d’informations pour le public.

M. Destro a loué les efforts des pratiquants de Falun Gong dénonçant les crimes du PCC, et a ajouté que les pratiquants ont contribué de façon remarquable dans l’enquête sur les hôpitaux de transplantation d’organes en Chine, notamment au sujet de leurs “canaux verts” pour accélérer le transport des organes. M. Destro a demandé plus d’aide pour diffuser l’information afin que plus de gens soient au courant.

Lin a également souligné que l’existence de sources d’informations chinoises indépendantes telles que Epoch Times et NTD TV serait précieuse pour les Chinois vivant en Occident. Cela leur offrirait une perspective différente.

Le PCC, une menace pour les droits de l’homme partout dans le monde

Le PCC mène une guerre totale contre la religion. Le développement de la technologie de surveillance, la “Grande Gestion”, gère l’ensemble du pays et les scores de crédit social, et permet au PCC de marginaliser les individus et menacer leur survie.

M. Turkel a noté que plus de 80 pays ont adopté le modèle de surveillance de la Chine, qui porte atteinte à la vie privée et aux droits de l’homme et menace la démocratie.

Les conclusions de Mme Shea ont été les suivantes :

Les Américains et le Congrès devraient examiner de très près ce qui arrive à chacune des [communautés religieuses en Chine], […] [l’oppression qui est déjà] exercée sur ces communautés […] et qui s’approche de nous si nous n’y prêtons pas attention. — Nina Shea, directrice du centre pour la liberté religieuse au Hudson Institute