La police arrête un manifestant du Falun Gong sur la place Tiananmen le 1er octobre 2000.

Le 20 juillet 1999

Le 20 juillet 1999 dans la nuit, les autorités arrêtent dans toute la Chine des centaines de personnes considérées comme les responsables du Falun Gong.

Suite à ces arrestations, les 20, 21 et 22 juillet, des dizaines de milliers de personnes manifestèrent à Pékin. Des milliers d’autres protestèrent contre ces arrestations arbitraires dans les grandes villes de Chine. Trois mois avaient passé depuis l’évènement de Zhong Nan Hai. De ce fait, les autorités avaient eu le temps de préparer le dispositif policier. Ainsi, des centaines de cars et de fourgons militaires servirent à regrouper les manifestants dans de grands stades. Puis on les emmena dans des camps de rééducation.

Le 22 juillet eu lieu l’annonce officielle de l’interdiction du Falungong.

“La Société de Recherche sur le Falun Dafa et l’organisation Falun Gong sous son contrôle sont des organisations illégales et doivent être interdites. Il est en conséquent interdit à quiconque en toute circonstance de distribuer des livres, des cassettes audio/vidéo ou tout autre matériel de diffusion de Falun Dafa (Falun Gong) […] de se rassembler ou de manifester pour soutenir ou diffuser Falun Gong, comme les sit-ins et les appels […] d’organiser, de coordonner ou de diriger n’importe quelle activité anti-gouvernementale.”

Ceci a marqué le début de la plus vaste campagne de répression et de dénigrement depuis la Grande Révolution Culturelle.

La plus vaste campagne de répression depuis la Révolution Culturelle

Une semaine plus tard, les autorités émirent un mandat d’arrêt à l’encontre de Li Hongzhi. Le mandat mentionnait : « Recherché pour troubles à l’ordre public : Li Hongzhi ; Sexe : masculin ; ethnie : Han ; parle mandarin avec un accent du Nord-Est ; sourcils inclinés vers le milieu de son front ». Elles promirent aussi une récompense pour sa capture. Cependant, Interpol refusa de donner suite aux demandes du gouvernement chinois, expliquant que des considérations politiques ou religieuses ne pouvaient motiver une arrestation.

Dans son édition du 27 juillet 1999, le Quotidien du Peuple – citant de nombreux officiels – décrivait avec emphase la lutte du Parti contre le Falun Gong comme une lutte « entre la croyance et l’athéisme, la superstition et la science, l’idéalisme et le matérialisme. » Plus tard, un haut-responsable communiste mentionna que « Vérité, Bonté et Patience ne sont pas des valeurs prônées par le communisme. » Cela montrait à quel point la lutte lancée contre le Falun Gong était une lutte de principe.

Ainsi, les autorités pensaient éradiquer le Falun Gong en trois mois. Elles s’appuyaient sur un ensemble d’actions répressives : destruction publique de livres et cassettes, rééducation, condamnation des « dirigeants ». La répression s’accompagnait d’une vaste campagne de propagande et de dénonciation nationale. Tous les pratiquants de Falun Gong devaient signer trois lettres : repentance, garantie de ne plus pratiquer, condamnation du Falun Gong. La suite montra que les autorités chinoises s’étaient trompées. Le 20 juillet 1999 n’était que le début d’une persécution qui dure encore.