Les monts Tianzi dans la province du Hunan en Chine

Le contexte culturel chinois

La science chinoise a longtemps eu une extraordinaire avance sur la nôtre, tout en utilisant un chemin différent.

Sous le royaume Xia il y a plus de 4500 ans, les Chinois utilisaient déjà pour leurs observations le système équatorial. Ce dernier ne fut adopté en Europe qu’au XVIème siècle de notre ère. Au Vème siècle avant Jésus-Christ, le sage Mo avait énoncé la première loi du mouvement de la physique classique. Isaac Newton la redécouvrit plus de 2000 ans après. La circulation du sang n’avait plus de secret pour la médecine chinoise dès le IIIème siècle avant Jésus-Christ. Il faudra attendre William Harvey, au XVIIème siècle, pour la décrire en Europe.  Ces quelques exemples parmi bien d’autres – la poudre, le papier, l’imprimerie, la fonte – illustrent le prodigieux avancement de la science chinoise il y a déjà plusieurs millénaires.

Un chemin différent

Pourtant, la science chinoise antique suivait un chemin différent de la science occidentale. Elle se dirigeait aussi – et peut-être surtout – vers l’étude de phénomènes invisibles aux yeux charnels. Elle a décrit la circulation du Qi, effluve universel traversant le corps, au même titre que la circulation du sang. Les livres de médecine chinoise ont répertorié les méridiens, ces “centres énergétiques” visés par l’acupuncture, comme le sont les organes dans nos précis d’anatomie moderne. Le chemin de la connaissance, pour l’érudit comme pour le sage, était nécessairement et avant tout un chemin qui passait par la purification de soi et le raffinement de ses perceptions. Les anciens textes montrent cette constante. Tout travail doit équilibrer le Yin et le Yang, équilibrer les Cinq Éléments. Avant d’écrire ou de faire, le recueillement, le travail sur le « souffle vital » est essentiel.

Recherche de l’intangible

Cette volonté d’atteindre l’intangible en développant des outils d’observation intérieurs au corps se retrouve dans les tous premiers vestiges de la civilisation chinoise. Des idéogrammes primitifs à connotation mystique sont gravés sur des écailles de tortue. Des vestiges picturaux décrivent ce qui semble être des techniques d’entraînement physique. Le long cours des dynasties nous montre que ces deux facettes de la science chinoise ont toujours été liées. Le corps s’allie avec l’esprit et l’esprit avec le corps … esprit et matière étant un.