Des visages à garder en mémoire, des questions toujours sans réponse
Les visages d’une artiste, d’une enseignante et d’un avocat sont peu susceptibles d’attirer l’attention de la scène internationale. Pourtant, parce qu’ils défendent la vérité, l’artiste Mme Xu Na risque une peine de huit ans de prison ; une citoyenne américaine continue de vivre dans la terreur pour sa mère détenue et un avocat intègre pourrait bien faire l’objet de mesures disciplinaires.
Les cas de Mme Xu Na, de Mme Deng Cuiping et de M. Song Yushen sont trois des innombrables cas qui témoignent de la persécution du Falun Gong.
Vingt-cinq ans après le début de la violente campagne de répression contre le Falun Gong en Chine, les pratiquants de Falun Gong sont toujours arrêtés, torturés, voire assassinés pour avoir pratiqué leur croyance et diffusé des informations à ce sujet. Leurs familles sont brisées et ceux qui leur apportent leur soutien font parfois l’objet de représailles.
Vous trouverez ci-dessous un aperçu plus détaillé de ces affaires.
« Xu Na et les autres sont non seulement innocents mais aussi méritants. »
L’artiste Xu Na a été condamnée à huit ans de prison au début du mois pour avoir fourni des photos et des informations sur Pékin au début de la pandémie à un journal étranger de langue chinoise. Son avocat, Xie Yanyi, n’a pas été autorisé à la défendre lors du procès qui s’est tenu le 15 octobre 2021.
Elle avait été arrêtée avec 10 autres pratiquants de Falun Gong le 19 juillet 2020, également engagés en tant que journalistes citoyens.
Pour être restée fidèle à sa croyance, Mme Xu Na a été emprisonnée à plusieurs reprises au cours des deux dernières décennies. Son mari, feu M. Yu Zhou, a été tué sous la torture en détention peu après leur arrestation à un poste de contrôle pendant les jeux olympique en 2008. Xu Na n’a pas pu assister aux obsèques de son mari et a subi des tortures cruelles à la prison pour femmes de Pékin.
Mme Xu témoigne :
« Dans la prison pour femmes de Pékin, il est pire d’être en vie que d’être morte. Vous subissez sans cesse de longues séances de tortures. Diverses tortures ont été inventées, comme le fendage, l’écartement des jambes à 180 degrés, l’ordre donné à trois prisonnières de s’asseoir sur les jambes et le dos de la victime et d’exercer une pression répétée. La police est fière de cette invention : ‘Cette méthode est bonne parce que la douleur est insupportable, mais elle ne brise pas les os. [Il est donc plus difficile pour les gens de savoir que nous les avons torturés].’ »
De nombreux amis de Xu et de son mari qui pratiquaient le Falun Gong sont morts en prison. Xu a également assisté à la mort d’une femme médecin âgée de 29 ans lors de sa détention.
Mme Deng Cuiping
« Nous ne pouvons pas nous contenter de garder le silence pour notre propre sécurité et ne rien faire. Notre conscience ne nous le permet pas. Nous devons nous exprimer et demander justice. Sinon, la persécution continuera et des choses terribles continueront d’arriver à de bonnes personnes. »
Le 27 décembre 2021, la Commission exécutive du Congrès sur la Chine (CECC) a mis en lumière le cas de Mme Deng Cuiping, anciennement institutrice de la ville de Yuxi, dans la province du Yunnan.
Mme Deng a été arrêtée en juillet 2016 lors de l’arrestation d’un petit groupe, qui a été accusé d’avoir « organisé et utilisé une religion hérétique pour saper la mise en œuvre de la loi ». En réalité, les pratiquants distribuaient des documents décrivant en détail la persécution qu’encourt les personnes qui partagent leur croyance spirituelle.
Depuis le début de la persécution, Mme Deng a été confrontée à des épreuves répétées en raison de sa foi. Elle a été suspendue de son travail et envoyée dans un « centre de rééducation par le travail ». En 2000, après la disparition de sa jeune sœur qui pratiquait également le Falun Gong, Mme Deng a manifesté sur la place Tiananmen à Pékin et a été détenue pendant un mois.
Au cours des années suivantes, Mme Deng pratique sa foi en secret, mais continue à distribuer à la population des documents sur la persécution de sa croyance par le régime chinois. Elle est dénoncée en avril 2006 et condamnée à trois ans de prison en septembre 2006.
Selon la fille de Mme Deng, celle-ci a été contrainte de rester assise dans la même position sur un petit tabouret pendant des heures au cours de sa détention, ce qui a endommagé ses jambes et ses hanches.
Des tortures encore plus meurtrières étaient également pratiquées dans cette prison. L’amie de Mme Deng, Mme Shen Yueping, était passée à tabac avec des matraques électriques et a été droguée. Mme Yueping est morte à l’hôpital en juillet 2009, environ huit mois après la libération de Mme Deng.
Après sa libération, elle a continué à distribuer discrètement des documents malgré les risques importants que cela représentait.
Sa fille, Iris Lu, explique : « Nous ne pouvons pas garder le silence pour notre propre sécurité et ne rien faire. Notre conscience ne nous le permet pas. Nous devons nous exprimer et demander justice. Sinon, la persécution se poursuivra et des choses terribles continueront d’arriver à de bonnes personnes. »
En juillet 2016, Mme Deng est de nouveau arrêtée. Sept mois plus tard, elle est condamnée à une peine de six ans d’emprisonnement dans la tristement célèbre deuxième prison pour femmes de la province du Yunnan. Son état de santé se dégrade rapidement. Sa fille, qui vit en Floride, a demandé à plusieurs reprises la libération de sa mère.
Le nom de Mme Deng figure dans le cadre de l’initiative « Free China’s Heroes » (« Libérez les héros de Chine ») présidée par la Commission exécutive du Congrès sur la Chine (CECC) et a été mentionné dans une lettre adressée par le sénateur Marco Rubio au secrétaire d’État américain Anthony Blinken au mois d’août dernier.
Cependant, Mme Deng est toujours incarcérée à ce jour.
« En apparence, [ils] punissent les avocats, mais ils réduisent au silence toutes les voix des citoyens. C’est un signe qu’ils avancent vers la violence et la dégénérescence »
M. Song Yusheng, avocat des droits de l’homme, a été accusé de « faute professionnelle » pour avoir représenté une pratiquante de Falun Gong âgée de 70 ans dans la province de Heilongjiang.
M. Song avait préparé la défense de Mme Song Liqin, une personne âgée, qui avait été arrêtée le 11 septembre 2019. En conséquence, Feng Haibo, agent de sécurité, a confisqué les clés de Mme Liqin et perquisitionné son domicile alors qu’elle n’était pas présente. Des documents sur le Falun Gong, des téléphones portables et 6 000 yuans en espèces ont été confisqués.
Deux ans après l’arrestation de sa cliente, M. Song a été convoqué à une audience devant le conseil de discipline de l’association des avocats de Pékin, une organisation liée au Parti communiste chinois. Il a été accusé de « faute professionnelle » pendant le procès de sa cliente pour avoir tenu des propos politiquement sensibles.
Toutefois, selon les règles propres à la Commission, la faute professionnelle ne peut s’appliquer qu’au comportement de l’avocat, et non à son discours dans la salle d’audience.
Le procès de M. Song reflète cette tendance inquiétante : en apparence, les autorités punissent les avocats, mais en réalité, « elles réduisent au silence toutes les voix des citoyens », a déclaré un avocat chinois spécialisé dans les droits de l’homme dans un commentaire adressé au journal Epoch Times.
« C’est un signe qui montre qu’ils se dirigent vers la violence et la dégénérescence ».
Le prix de la vérité
Les suites des Jeux olympiques de Pékin de 2008 ont été dévastatrices. Plus de 8 000 pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés et plus de 100 étaient encore incarcérés au début des Jeux de Rio en 2016.
Ce qui est encore plus alarmant, c’est la corruption débridée à laquelle le Parti communiste chinois a pu s’adonner à la suite de cet évènement. La persécution des différentes confessions, des groupes ethniques et des citoyens honnêtes se poursuit. L’industrie de la transplantation d’organes, qui représente plusieurs milliards de dollars en Chine, a également assassiné de manière choquante et flagrante d’innombrables victimes innocentes.
Sources:
Article connexe en français :
US Commission Renews Attention on Imprisoned Falun Gong Practitioner (theepochtimes.com)
Article connexe en français :
https://faluninfo.net/faces-to-remember-questions-to-be-answered/