Article du Washington Post : La torture brise le Falun Gong

La Chine veut éradiquer le Falun Gong

Par Jon Pomfret and Philip Pan, Washington Post

PÉKIN – En augmentant son utilisation de la torture et de l’endoctrinement à haute pression, le Parti communiste chinois a pris le dessus dans sa longue bataille contre le mouvement spirituel interdit du Falun Gong, selon des sources gouvernementales et des pratiquants de Falun Gong. En conséquence, disent-ils, un grand nombre de personnes abandonnent le groupe qui a représenté le défi le plus sérieux au régime communiste chinois depuis les manifestations menées par les étudiants en 1989 sur la place Tiananmen

Après un an et demi de difficultés à réprimer le mouvement, le gouvernement a, pour la première fois cette année, autorisé le recours systématique à la violence contre ce groupe, mis en place un réseau de classes de lavage de cerveau et entrepris un effort minutieux pour éliminer les adeptes quartier par quartier et lieu de travail par lieu de travail, ont indiqué les sources.

Nos sources ont ajouté que la répression avait bénéficié d’un retournement de l’opinion publique contre le Falun Gong depuis que cinq membres présumés se sont immolés par le feu sur la place Tiananmen, conduisant de nombreux Chinois à conclure que le groupe est une secte dangereuse.

Dans des interviews récentes, les sources et les pratiquants ont décrit pour la première fois en détail les efforts méthodiques déployés pour éradiquer le mouvement Falun Gong, efforts que les Chinois appellent “rééducation”. Ils ont raconté que les pratiquants étaient battus, qu’ils recevaient des décharges électriques et qu’ils étaient contraints de subir des pressions physiques insupportables, comme s’accroupir sur le sol pendant plusieurs jours. De nombreux adeptes sont également envoyés à des cours intensifs où les enseignements du leader du Falun Gong, Li Hongzhi, sont décortiqués par d’anciens croyants, parfois des amis qui ont déjà été torturés jusqu’à la soumission.

«Je suis un homme brisé», a déclaré James Ouyang, 35 ans, ingénieur en électricité, qui a été forcé par les gardiens du camp de travail à se tenir face à un mur pendant neuf jours, puis envoyé dans une classe de lavage de cerveau pendant 20 jours supplémentaires. «J’ai rejeté le Falun Gong. . . . Maintenant, chaque fois que je vois un policier et ces matraques électriques, je me sens malade, prêt à vomir.

Il y a deux ans, le gouvernement chinois a interdit le Falun Gong, un mouvement non violent qui associe les croyances bouddhistes à des exercices lents de type art martial, et a dénoncé le groupe comme étant une secte maléfique et une menace pour la société. Mais la raison sous-jacente de cette répression est l’opinion des dirigeants selon laquelle le Falun Gong est une organisation indépendante qui menace le monopole que le Parti communiste chinois exerce sur le pouvoir.

Les récents bénéfices de cette répression ont renforcé à la fois le président Jiang Zemin, le dirigeant chinois le plus étroitement associé à la campagne, et le parti, que certains experts avaient jugé trop fracturé et inefficace pour vaincre le groupe exceptionnellement bien organisé.

«Cette campagne devrait nous apprendre à ne pas sous-estimer le Parti communiste», a déclaré un responsable du parti qui a conseillé le gouvernement sur la répression, mais s’oppose à son utilisation de la violence. «Le parti a une puissante capacité à synthétiser l’expérience et à trouver des méthodes pour relever les défis. Toute la brutalité, les ressources et la force de persuasion du système communiste sont utilisées – et ont un effet. »

Une stratégie de réussite

Au début de la répression, les fonctionnaires du gouvernement ont estimé qu’entre 3 millions et 6 millions de personnes étaient de fidèles pratiquants du Falun Gong, “Falun Gong” qui se traduit à peu près par « la roue de la loi ». Environ 10%, soit jusqu’à 600 000 d’entre eux, étaient considérés comme prêts à lutter contre la répression du gouvernement, ont déclaré des responsables chinois. Les estimations en dehors du gouvernement ont évalué le nombre de pratiquants comme étant beaucoup plus élevé – soit plusieurs dizaines de millions environ, mais les nombres exacts ne sont pas disponibles.

La campagne gouvernementale contre le Falun Gong, lancée en juillet 1999, a d’abord été difficile, en raison d’une application inégale de la loi et d’un clivage entre les dirigeants du gouvernement central, qui considéraient le groupe comme une menace pour le pouvoir du parti, et les fonctionnaires locaux, qui n’étaient pas de cet avis. Mais au cours des six derniers mois, les forces de sécurité chinoises se sont regroupées et ont élaboré une approche qui, selon elles, donne des résultats.

Cette approche comporte trois ingrédients, selon un autre conseiller du gouvernement.

La première, a-t-il dit, est la violence. La répression a toujours été associée à la brutalité de la police et des prisons, mais le conseiller a déclaré que ce n’est que cette année que la direction centrale a décidé d’approuver l’utilisation généralisée de la violence contre les membres du Falun Gong. Citant des rapports gouvernementaux, il a déclaré que les pratiquants qui ne sont pas frappés n’abandonnent généralement pas le groupe.

Le conseiller a déclaré que le deuxième élément, une campagne de propagande à haute pression contre le groupe, a également été crucial. À mesure que la société chinoise s’est retournée contre le Falun Gong, la pression exercée sur les pratiquants pour qu’ils abandonnent leur croyance a augmenté, et il est devenu plus facile pour le gouvernement d’utiliser la violence contre ceux qui ne la rejetaient pas. L’auto-immolation de cinq membres présumés sur la place Tiananmen le 23 janvier a marqué un tournant. Une jeune fille de 12 ans et sa mère sont mortes, et le parti a fait de cet incident la pièce maîtresse de sa campagne visant à discréditer le Falun Gong. En diffusant en boucle des images du corps en feu de la jeune fille et des interviews des autres personnes qui disaient croire que l’auto-immolation les mènerait au paradis, le gouvernement a convaincu de nombreux Chinois que le Falun Gong était une “secte maléfique”.

Enfin, l’appareil de sécurité a commencé à forcer les pratiquants à assister à des sessions d’étude intenses au cours desquelles les enseignements du leader du Falun Gong sont décortiqués par d’anciens adeptes. Ces cours de lavage de cerveau ont été essentiels pour persuader les membres d’abandonner la pratique du Falun Gong, a déclaré le conseiller du gouvernement.

“Chaque aspect de la campagne est essentiel”, a-t-il déclaré. “La violence pure ne fonctionne pas. La simple étude ne fonctionne pas non plus. Et rien ne fonctionnerait si la propagande n’avait pas commencé à changer la façon de penser du grand public. Il faut les trois. C’est ce qu’ils ont compris.”

Certains gouvernements locaux avaient déjà expérimenté les sessions de lavage de cerveau, mais en janvier, le bureau secret 610 de Pékin, un groupe de travail inter-agences qui mène la charge contre le Falun Gong, a ordonné à tous les comités de quartier, aux institutions publiques et aux entreprises de commencer à les utiliser, selon des sources gouvernementales. Aucun membre du Falun Gong n’est censé être épargné. Les membres les plus actifs sont envoyés directement dans des camps de travail où ils sont d’abord “brisés” par des coups et autres tortures, a précisé le conseiller.

Dans le même temps, Pékin est de plus en plus efficace pour contraindre les responsables locaux à exécuter ses ordres concernant le Falun Gong. Des sondages internes menés par l’École centrale du Parti montrent que les responsables au niveau des comtés accordent une plus grande priorité à l’éradication du groupe, a déclaré le conseiller du gouvernement. Le bureau 610 envoie également des équipes d’enquêteurs pour contrôler les fonctionnaires locaux, et une “attitude appropriée” envers le Falun Gong est désormais requise pour toute promotion, a-t-il ajouté.

Personne n’est épargné

Les responsables de quartier ont même obligé les personnes âgées, les personnes handicapées et les malades à assister aux cours. Des universités ont envoyé du personnel pour trouver des étudiants qui avaient abandonné ou avaient été expulsés pour avoir pratiqué le Falun Gong, et les ont ramenés pour les sessions. D’autres membres ont été contraints de quitter des proches malades pour se rendre aux cours.

Alex Hsu, étudiant à l’université de Pékin, a déclaré qu’il se rendait dans un laboratoire informatique au début de l’année lorsqu’un responsable de l’école l’a arrêté et lui a dit qu’il devait suivre le cours. L’école s’était déjà opposée à sa foi dans le Falun Gong, mais il n’avait jamais participé à des manifestations et n’avait jamais été arrêté.

Six hommes l’ont encerclé, l’ont fait monter de force dans une voiture et l’ont conduit dans un hôtel situé près d’un camp de travail à l’extérieur de Pékin. Une vingtaine de pratiquants étaient présents, tous étudiants, enseignants, membres du personnel universitaire ou professeurs à la retraite. Hsu a appris plus tard que le cours était organisé par le ministère de l’Éducation. “Nous avions tous très peur”, a déclaré Hsu. “Nous ne savions pas ce qui allait se passer ensuite”.

En s’appuyant sur les “unités de travail”, auxquelles sont affectés tous les employés de l’État, et sur les comités de quartier pour débusquer et convertir les croyants, le gouvernement s’inspire des tactiques de campagne de masse utilisées par le Parti communiste sous la direction de Mao Zedong. Le plan s’est avéré étonnamment efficace, surtout si l’on tient compte des autres changements qui ont sapé le contrôle du parti sur la société chinoise, comme l’essor du secteur privé et l’assouplissement des règles régissant la migration et le logement.

Chaque unité de travail est chargée de payer les “frais de scolarité” de ses pratiquants. Selon des sources chinoises, les municipalités qui ont réussi à convertir des membres du Falun Gong, plus particulièrement dans la province du Shandong, ont été encouragées à vendre leurs services à d’autres municipalités.

Hsu a déclaré que les responsables de l’école lui ont dit qu’ils avaient payé environ 800 dollars pour l’envoyer au cours de lavage de cerveau. Le matin suivant son arrestation, le cours a commencé dans une cafétéria à l’intérieur du camp de travail. La première leçon était une menace.

«Ils ont dit que s’ils n’atteignaient pas leurs objectifs, si nous n’abandonnions pas nos croyances, nous serions emmenés au camp de travail», a déclaré Hsu. «La rééducation par le travail est une chose effrayante pour un Chinois. Nous savions tous que nous serions blessés et que nos vies seraient en danger. Nous connaissions tous quelqu’un qui était mort dans les camps.

Dans la cafétéria, Hsu était assis à une table avec trois anciens membres du Falun Gong, tous encore détenus au camp. Pendant 12 heures par jour, ils ont essayé de le persuader d’abandonner le Falun Gong. Au fil des jours, d’autres “enseignants” ont rejoint sa table, analysant les écrits du dirigeant du Falun Gong Li Hongzhi et refusant de laisser Hsu se reposer.

“C’était une torture mentale. . . . La pression ne cessait de croître”, a déclaré Hsu. “Et la menace était toujours là. On pouvait voir que ces gens avaient tous souffert, et on savait ce qui nous arriverait à nous aussi si on ne cédait pas.”

Les pratiquants sont contraints de rester dans les classes jusqu’à ce qu’ils renoncent à leur croyance par écrit, puis sur une vidéo. En moyenne, selon le conseiller du gouvernement, la plupart des gens abandonnent le Falun Gong après 10 à 12 jours de cours, mais certains résistent jusqu’à 20 jours.

“C’était comme être drogué avec une potion. Ils vous assaillaient vite, vous effrayaient et vous déstabilisaient”, a déclaré Sydney Li, un pratiquant qui s’est échappé d’un cours organisé par des responsables du quartier au cours duquel il a été frappé à la tête. “Si vous n’étiez pas un croyant convaincu, il était facile de se faire piéger.”

Le tournant pour Hsu s’est produit au cours de la troisième semaine. Il a levé les yeux un matin et a reconnu l’un des “enseignants” à sa table – un ami, un camarade de classe et un pratiquant qui avait disparu plus tôt dans l’année. L’étudiant était maigre et semblait malade. Il a dit plus tard à Hsu qu’il avait été torturé.

“Ça a été un choc. Je ne savais pas qu’il avait été envoyé dans un camp de travail, et il avait l’air si différent”, a déclaré Hsu. “Au début, il ne disait pas grand-chose, mais les autres l’ont fait parler. Je me suis senti si triste.”

Quelques jours plus tard, Hsu a signé une déclaration promettant de ne plus pratiquer le Falun Gong et une autre qualifiant le groupe de secte maléfique. Il les a lues à haute voix devant sa classe et devant une caméra vidéo. Il a pleuré sur le chemin du retour vers son université.

“Je ne suis pas sûr pour les autres, mais je n’ai jamais cru ce que j’écrivais”, a-t-il dit. “C’était très douloureux. Ils nous ont forcés à mentir. Nous savions que le Falun Gong est bon, mais ils nous ont forcés à dire qu’il était maléfique.”

Hsu a depuis abandonné l’école et vit caché car il veut continuer à pratiquer. Mais il reconnaît que de nombreux pratiquants ont complètement abandonné le Falun Gong. Il n’existe pas d’estimations fiables du nombre de pratiquant ayant abandonné le groupe.

Ceux qui refusent de se soumettre aux cours sont envoyés dans les camps de travail, où les membres sont confrontés à un régime de violence plus systématique que par le passé, selon les pratiquants et les sources gouvernementales.

Passé à tabac pendant des jours entiers

La piqûre de la torture a été ressentie par James Ouyang, un homme menu portant de grosses lunettes et avec des dents de travers. Après avoir été passé à tabac pendant 6 jours en avril dernier, se souvient-il, il a commencé à renier le Falun Gong.

“J’ai maudit et maudit le Falun Gong, mais la police a dit que ce n’était pas suffisant”, dit-il, passant une main tremblante dans ses cheveux clairsemés. “Ils ont continué à me battre pendant trois jours de plus jusqu’à ce qu’ils soient satisfaits”.

Lorsque Ouyang, qui a demandé à n’être identifié que par son nom de famille chinois et un nom anglais qu’il se donne, a été arrêté pour la première fois au début de l’année 2000 pour s’être rendu sur la place Tiananmen afin de déployer une bannière faisant l’éloge du Falun Gong, la police l’a malmené mais l’a relâché au bout d’une semaine. À l’époque, selon le conseiller du gouvernement, les services de sécurité chinois n’infligeaient qu’une “quantité normale” de mauvais traitements aux pratiquants de Falun Gong. Et dans de nombreuses régions de Chine, la police ignorait le Falun Gong tant que les pratiquants ne se rendaient pas à Pékin pour protester.

Le conseiller, contredisant certains rapports occidentaux, a déclaré que le gouvernement n’avait pas auparavant mené de campagne systématique de violence pour briser le Falun Gong. “Avant cette année, les pratiquants étaient battus s’ils enfreignaient les règles en prison ou si la police était normalement brutale”, a-t-il dit. “Il faut comprendre que n’importe qui dans une prison chinoise sera battu s’il enfreint les règles”. Les décès en détention sont monnaie courante.”

Mais le conseiller a déclaré que la politique a changé après les auto-immolations du 23 janvier et une conférence de travail du Parti communiste début février. À l’époque, les responsables du parti ont conclu que les auto-immolations et la campagne de propagande implacable qui a suivi avaient retourné le public contre le Falun Gong. Les auto-immolations semblaient montrer que le Falun Gong était une secte bizarre, et cela a libéré la main du parti, a-t-il dit.

“Les immolations ont eu un effet énorme”, a-t-il dit. “Auparavant, la plupart des Chinois pensaient que la répression était stupide, comme un chien qui attrape une souris. Après que ces gens se soient immolés et que le parti ait diffusé le visage de cette petite fille à la télévision pendant près d’un mois d’affilée, l’opinion des gens d’ici a changé. Maintenant, beaucoup sont d’accord pour dire que c’est une secte maléfique. Cela a été une énorme défaite pour Li Hongzhi.”

Monsieur Li a également joué le jeu du parti. Ses porte-parole aux États-Unis ont nié que les personnes qui s’étaient immolées par le feu étaient des membres du Falun Gong, ce qui a déçu certains Chinois qui pensaient qu’il rejetait ses ouailles. Et monsieur Li a continué à publier des circulaires encourageant ses adeptes à faire face aux autorités, ce qui a contrarié les gens parce qu’il semblait indifférent au nombre croissant de victimes. À ce jour, le Falun Gong affirme que plus de 250 adeptes sont morts pendant leur détention par le gouvernement.

Monsieur Ouyang a de nouveau été arrêté en avril après s’être rendu sur la place Tiananmen pour manifester son soutien au Falun Gong. Cette fois, dit-il, la police l’a méthodiquement réduit à une “chose obéissante” pendant dix jours de torture.

Dans un poste de police de l’ouest de Pékin, Monsieur Ouyang a été déshabillé et interrogé pendant cinq heures. Si je ne répondais pas correctement, c’est-à-dire si je ne disais pas “oui”, ils me donnaient des décharges électriques avec la matraque”, a-t-il déclaré.

Il a ensuite été transféré dans un camp de travail de la banlieue ouest de Pékin. Là, les gardes lui ont ordonné de se tenir face à un mur. S’il bougeait, ils lui administraient une décharge électrique. S’il tombait de fatigue, ils lui administraient des décharges électriques.

Chaque matin, il avait cinq minutes pour manger et se soulager. “Si je n’y arrivais pas, je faisais dans mon pantalon”, a-t-il dit. “Et ils me frappaient avec leurs matraques électriques pour ça aussi”.

Au sixième jour, monsieur Ouyang dit qu’il ne voyait plus clair à force de fixer le plâtre à 10 cm de son visage. Ses genoux fléchissaient, ce qui lui a valu de nouveaux chocs et de nouveaux coups. Il a cédé aux exigences des gardes.

Pendant les trois jours suivants, monsieur Ouyang a dénoncé les enseignements de monsieur Li en hurlant face au mur. Les agents ont continué à le frapper partout sur le corps avec des matraques électriques et il s’est régulièrement souillé. Finalement, le 10e jour, la répudiation du groupe par monsieur Ouyang a été jugée suffisamment sincère.

Il a été emmené devant un groupe de détenus pratiquant le Falun Gong et a rejeté le groupe une fois de plus alors qu’une caméra vidéo filmait. Monsieur Ouyang a quitté la prison et est entré dans les classes de lavage de cerveau. Vingt jours plus tard, après avoir débattu du Falun Gong pendant 16 heures par jour, il a obtenu son “diplôme”.

“La pression sur moi était et reste incroyable”, a-t-il déclaré. “Au cours des deux dernières années, j’ai vu le pire de ce que l’homme peut faire. Nous sommes vraiment les pires animaux sur Terre.”

Traduction libre. Lien vers l’article original : https://www.washingtonpost.com/archive/politics/2001/08/05/torture-is-breaking-falun-gong/ea6c5341-c7a7-47c9-9674-053049b7323d/