La propagande communiste, le pilier de la répression du Falun Gong
Le Parti Communiste chinois devait trouver des motifs à une répression d’une telle ampleur. La propagande communiste a permis de justifier cette répression aux yeux du peuple chinois et de l’opinion internationale.
La propagande contre le Falun Gong a occupé près de 4 heures de programme par jour en 1999 et 2000. Ce rabâchage quotidien était proche d’un lavage de cerveau à l’échelle nationale. Il fallait faire oublier à toute force le soutien autrefois accordé par le régime au Falun Gong. Et il fallait également effacer les résultats positifs des enquêtes nationales sur le Falun Gong en 1997 et 1998.
Les livres d’enseignement du Falun Gong ont été brûlés dans de grands autodafés publics. Le but était autant de marquer les esprits que d’empêcher le public chinois de connaître le contenu de ceux-ci … Et donc de laisser au régime la possibilité de l’inventer.
En Europe et Amérique du Nord, les diplomates chinois ont tout fait pour rallier la communauté internationale. Ils ont inondé tous les médias, tous les ministères et tous les “influenceurs” de documents présentant la position de Pékin.
Cependant, les manifestants continuaient à se rassembler quotidiennement sur la place Tian An Men de Pékin. Leur persévérance et leur courage menaçaient de déborder le régime. Ce dernier a alors décidé de changer les accusations portées contre le Falun Gong.
La recherche d’un soutien populaire
Être une association “non enregistrée” ne suffisait pas. L’agence de presse officielle Xinhua a commencé à accuser le Falun Gong de travailler à la solde de groupes d’opposition. Cela comprenait aussi bien les groupes pro-démocratie de Taiwan que ceux revendiquant l’indépendance du Tibet. L’accusation s’est plus tard généralisée en “coalition avec les forces étrangères hostiles“. Étiqueté comme mouvement politique, le Falun Gong pouvait donc commencer à subir des mesures plus drastiques.
La propagande communiste a ainsi tenté de faire du Falun Gong un ennemi intérieur. Il était supposé bénéficier de l’aide des Etats-Unis et de l’Europe. Ce discours est très proche de celui utilisé contre les étudiants du printemps 1989.
Les appels des organisations humanitaires, les rapports de presse ou les interventions des gouvernements étrangers ont dès lors été présentés au peuple chinois comme prouvant que l’étranger menait une tentative de déstabilisation du pouvoir chinois.
Malgré cela, les autorités ont fait face à cette époque à un problème très sérieux : le grondement croissant de l’opinion publique. Peu de chinois n’avaient pas dans leur entourage direct un pratiquant du Falun Gong. Malgré les milliers d’heures de propagande télévisée, beaucoup de citoyens chinois ont commencé à s’indigner des traitements cruels qu’ils subissaient. Une dépêche AFP de l’époque l’illustre, citant des citoyens chinois présents sur la Place Tian An Men comme criant aux policiers qui arrêtaient des pratiquants de Falun Gong : “Mais laissez-les donc pratiquer leurs exercices en paix !”
La réaction du régime n’a pas tardé : il a mis en scène une immolation sur la place Tiananmen pour s’assurer du soutien de la population. Et a, pendant plusieurs années, réussi…
On change pas une stratégie de propagande qui fonctionne
La propagande chinoise a donc continué à créer des “fake news”. Par exemple, en juillet 2001, quinze femmes meurent dans le camp de travail de Wanjia. Leurs dents sont cassées, certaines ont du sang coagulé dans les oreilles et des os brisés… La propagande communiste prétend pourtant qu’il s’agit d’un suicide. Cette accusation sera par la suite portée pour presque tous les décès de pratiquants de Falun Gong en prison.
En février 2001, Amnesty International faisait déjà remarquer :
Pour la seule province de Shandong, 24 pratiquants sont morts dont presque la moitié dans la ville de Weifang, et 15 personnes sont mortes dans la province de Hailonjiang. Toutes sont mortes dans des prisons officielles, ou peu de temps après avoir été libérées, dans des circonstances qui demeurent obscures et la plupart après des rapports de torture et de mauvais traitements. Les efforts actifs des officiels pour couvrir ou détruire l’évidence ont été allégués dans plus d’un tiers des cas. De ces pratiquants, 17 (dont 4 femmes) selon un rapport officiel sont morts en “sautant” alors qu’ils étaient transportés ou interrogés par la police, et 15 (dont 8 femmes) sont “tombés” pendant leur détention, la majorité dans des bureaux de représentants provinciaux à Pékin.
Vingt-six (dont 16 femmes) de ceux qui sont morts ont, selon les rapports officiels, menés des grèves de la faim durant leur détention, 10 (dont 9 femmes) seraient morts après qu’on ait essayé de les nourrir de force. De nombreux rapports indiquent que l’ingestion forcée de nourriture était menée par des gens sans formation médicale ni expérience, ce qui a causé une détérioration du tube digestif et d’autres complications rapportées comme fatales.