Un site web américain est la cible d’une cyberattaque après la parution d’un nouveau témoignage alarmant sur les prélèvements forcés d’organes en Chine

En juillet 2023, une organisation de défense des droits de l'homme basée à New York est prise pour cible par le Parti communiste chinois après avoir publié un rapport sur les prélèvements forcés d'organes (Crédit photo : mil.huanqiu.com)

En juillet 2023, une organisation de défense des droits de l'homme basée à New York est prise pour cible par le Parti communiste chinois après avoir publié un rapport sur les prélèvements forcés d'organes (Crédit photo : mil.huanqiu.com)

NEW YORK-Le 17 juillet 2023, un groupe de chercheurs basé à New York a publié un nouveau rapport sur les prélèvements forcés d’organes en Chine. Ce rapport se base sur le témoignage d’un médecin de la province du Heilongjiang et sur les commentaires qui lui ont été transmis par un pratiquant de Falun Gong qui a survécu de peu au prélèvement de son rein dans un hôpital militaire local, à Harbin.

Quelques heures après la publication du rapport par l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), le site web a été la cible d’une attaque massive par déni de service qui l’a fermé sporadiquement, ce qui indique que le régime chinois est au courant du rapport et qu’il consacre des ressources pour faire taire le WOIPFG.

« Le soir même de la mise en ligne du rapport, le PCC était au courant », a déclaré au Centre d’information sur le Falun Dafa le Dr Wang Zhiyuan, l’un des auteurs du rapport et chercheur principal du WOIPFG. « Ils ont commencé à attaquer le site web de notre organisation le jour même. Nous avons subi une cyberattaque trois heures après la publication du rapport. Les cyberattaques ont interrompu le site web plusieurs fois par jour, pendant environ une semaine. »

L’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG) est une organisation non gouvernementale dont la mission est de rechercher et de compiler de manière systématique des informations sur les auteurs impliqués dans la persécution des pratiquants de Falun Gong. Elle a été en première ligne pour documenter les preuves liées aux prélèvements forcés d’organes, y compris les aveux enregistrés de médecins et de fonctionnaires chinois au cours d’appels téléphoniques menés par des enquêteurs. Ils sont reconnus comme tels par les pratiquants et les défenseurs des droits de l’homme en Chine, et c’est ainsi que l’incident décrit dans leur rapport a été porté à l’attention du Dr Wang à la fin de l’année 2020.

Un médecin chinois aide une personne ayant survécu à un prélèvement forcé d’organes et recueille ses dernières paroles

Le rapport publié par le WOIPFG le 17 juillet relate l’histoire choquante de Mme Zhang Xiuqin, une pratiquante de Falun Gong âgée de 46 ans à Harbin, dans la province de Heilongjiang. Mme Zhang aurait été victime d’un prélèvement forcé d’organes le 28 avril 2019, mais elle a repris conscience juste avant d’être envoyée en crémation. À l’article de la mort, elle s’est agrippée aux vêtements d’un médecin chargé de se débarrasser de son corps et a appelé à l’aide.

Le médecin, qui n’était pas au courant des opérations de prélèvement d’organes à vif menées à l’hôpital, a tenté de l’aider en essayant de la faire passer discrètement par le sous-sol. Malheureusement, en raison des tortures qu’elle avait subies et de l’absence du rein prélevé, le traumatisme subi par ses organes internes s’est avéré fatal. Dans les derniers instants de sa vie, Mme Zhang a demandé au médecin d’enregistrer une vidéo de son témoignage et de ses dernières paroles. Deux parties de cette vidéo ont été traduites et publiées sous forme de transcription dans le rapport du WOIPFG. La vidéo est restée en Chine en raison des inquiétudes du médecin concernant sa propre sécurité personnelle, et n’est donc pas disponible pour une vérification supplémentaire.

Selon le médecin et le témoignage enregistré de Zhang Xiuqin, plusieurs dizaines de pratiquants de Falun Gong ont été détenus dans le sous-sol d’un bâtiment inconnu pour servir de “réserves” d’organes. Il s’agissait principalement de jeunes adultes, dont beaucoup avaient perdu toute leur famille à cause de la persécution, ou qui étaient séparés de leurs proches. Dans les semaines précédant leur mort, les gardiens torturaient et violaient les jeunes pratiquants « pour s’amuser », selon Mme Zhang.

« Au moment où vous regarderez cette vidéo, je ne serai certainement plus en vie », commence la transcription de l’enregistrement de Mme Zhang publiée par le WOIFPG. « N’oubliez pas que je suis une pratiquante de Falun Gong persécutée à mort par le PCC et qu’on m’a prélevé des organes alors que je n’étais pas consentante. Je m’appelle Zhang Xiuqin. On m’a emmené ici ce matin et on m’a prélevé de force un de mes reins. Comme vous pouvez le voir, je suis encore en vie. Il s’agit bien des prélèvements d’organes sur des êtres vivants, et ce Parti malveillant n’a jamais osé admettre en être l’auteur. Plusieurs dizaines de personnes qui étaient détenues avec moi ont été emmenées une par une et on ne sait pas où elles se trouvent. Il y avait une dizaine, plusieurs dizaines de personnes qui entraient et sortaient, et aujourd’hui, c’était mon tour. »

« Nous devons venir en aide aux gens »

Le docteur Wang Zhiyuan, auteur du rapport, est lui-même un ancien médecin militaire en Chine et chercheur en biologie cardiovasculaire à la Harvard School of Public Health. Il a déclaré que la cyberattaque du régime chinois confirme la véracité de cet évènement, qu’il a pu vérifier grâce à d’autres contacts en Chine avant de le publier. Des arrestations antérieures de Mme Zhang en raison de sa pratique du Falun Gong et une condamnation à trois ans de camp de travail, qu’elle mentionne dans son témoignage, avaient également été rapportées par le site web international Minghui, renforçant ainsi la crédibilité de son récit.

Le médecin, M. le docteur Wang, a déclaré qu’il était convaincu que ce rapport avait entraîné un arrêt temporaire des opérations de prélèvements forcés d’organes dans plusieurs hôpitaux du Heilongjiang, après avoir entendu dire par un contact en Chine que le ministère de la sécurité publique avait appelé l’hôpital concerné et avait dit : « Comment avez-vous pu perdre un corps ? Arrêtez toutes les opérations immédiatement. »

« Nous avons décidé de publier ce rapport parce que nous nous devons de sauver des vies, déclare le Dr Wang, le monde entier peut nous aider, une fois qu’il connaîtra la vérité. »

Lire le rapport du WOIPFG en anglais ici, et en chinois mandarin ici.

Pour en savoir plus sur la façon dont le parti-État chinois cible les pratiquants de Falun Gong et d’autres prisonniers de conscience pour leur prélever de force leurs d’organes :

Article original ici