Un pratiquant de Falun Gong voit sa libération conditionnelle pour raison médicale refusée- il meurt en détention

Le 20 novembre 2023, vers midi, M. Wang Haiqian, habitant du comté de Dazhu, dans la province du Sichuan, décède à l'hôpital de médecine traditionnelle chinoise du comté de Dazhu, à l'âge de 61 ans

Le 20 novembre 2023, vers midi, M. Wang Haiqian, habitant du comté de Dazhu, dans la province du Sichuan, décède à l'hôpital de médecine traditionnelle chinoise du comté de Dazhu, à l'âge de 61 ans

Le 10 octobre 2023, tard dans la nuit, les autorités pénitentiaires le transportent en ambulance au bureau de la justice du comté de Dazhu, puis les membres de sa famille le ramènent chez lui, selon Weiquanwang, un site Internet chinois consacré aux droits de l’homme. On lui avait diagnostiqué un cancer du côlon en janvier 2023, alors qu’il purgeait une peine d’emprisonnement de 7 ans et demi pour sa pratique du Falun Gong.

Selon le site internet Minghui, M. Wang, un ancien enseignant du secondaire du district de Chengbei, a été arrêté avec 25 autres pratiquants locaux car il lisait avec d’autres pratiquants des livres de Falun Gong dans une résidence privée, en juillet 2019. Malgré ses appels, il a été condamné à une peine de prison de 7,5 ans et à une amende de 50 000 yuans (environ 6 400€) en décembre 2020.

Alors que M. Wang était en prison, sa famille apprend en octobre 2021 que son état de santé se détériore. Il souffre notamment de symptômes d’une maladie du foie qui, selon sa famille, est due aux mauvais traitements subis en prison. Malgré les recours et l’inquiétude de la famille, les autorités pénitentiaires refusent les demandes de visite de la famille, en invoquant la pandémie comme raison.

Parallèlement, les autorités pénitentiaires retardent la prise en compte de demande de libération conditionnelle pour raisons médicales de M. Wang. Lorsqu’il est libéré vers septembre 2023, son cancer s’est déjà métastasé, et il est désormais incapable de s’alimenter. M. Wang succombe à sa maladie un mois seulement après sa libération.

La mort tragique de M. Wang survient après des décennies de persécution en raison de sa foi dans le Falun Gong, pratique à laquelle il attribuait l’amélioration de sa santé et de sa moralité. M. Wang a été arrêté de nombreuses fois et a même failli mourir au cours d’une période de travaux forcés de deux ans.

Deux ans de travaux forcés

M. Wang a été arrêté pour la première fois à son domicile dans la soirée du 20 juillet 1999, le jour où la persécution du Falun Gong a commencé. Il a d’abord été détenu pendant deux jours, puis, à son retour chez lui, le bureau de la sécurité intérieure lui a demandé de rédiger une déclaration dans laquelle il déclarait renoncer au Falun Gong, le menaçant de le placer en détention s’il refusait d’obtempérer. M. Wang a été l’un des premiers parmi des centaines de pratiquants locaux arrêtés dans son village, chacun étant contraint de soumettre une déclaration de renonciation sous la menace d’une détention.

M. Wang a cherché à obtenir justice en se rendant à Pékin pour revendiquer le droit de pratiquer le Falun Gong en novembre 1999. Mais ses efforts ont été vains car il a été rapidement arrêté et renvoyé dans le comté de Dazhu. Il s’est ensuite retrouvé dans la prison de Chuandong, à l’isolement et contraint de s’asseoir sur un tabouret de pierre glacial. Contraint de passer des journées entières à réfléchir à sa prétendue « erreur », il a dû endurer cette épreuve avec seulement un bol de nourriture par jour.

En janvier 2000, M. Wang a été transféré au centre de détention du comté de Dazhu. Le deuxième jour, lui et d’autres pratiquants ont été attachés par des gardiens qui leur ont accroché des pancartes autour du cou. Ils ont été exhibés dans la ville sur un camion, un acte destiné à les humilier et à les rabaisser. Cet événement pénible a marqué le parcours de M. Wang, symbolisant le traitement dur et dégradant infligé aux pratiquants de Falun Gong pendant cette période.

En avril 2000, M. Wang a été condamné à une peine de deux ans au camp de travaux forcés de Dayan, où il a effectué des travaux non rémunérés : là, il devait cueillir du coton, fabriquer des cordes en paille, des pétards et des ampoules électriques. Il a également dû cultiver des légumes et faire de l’élevage de poissons. En décembre 2000, il a été contraint de retirer des poissons morts d’un bassin rempli d’eau qui lui arrivait à la taille, seulement équipé d’un short. Selon Minghui, lorsqu’il a finalement terminé son séjour illégal de rééducation par le travail, son corps entier était enflé à cause des tortures subies.

Harcèlement, surveillance et détention permanents dans les centres de rééducation

Après sa libération, M. Wang a continué à faire l’objet d’une surveillance et d’un harcèlement injustifiés de la part de la police. Une fois, les forces de sécurité sont entrés de force dans son domicile pendant la nuit et l’ont fouillé de fond en comble.

En raison de sa croyance dans le Falun Gong, il a été sanctionné financièrement par l’école dans laquelle il travaillait, et son poste d’enseignant lui a été retiré, bien qu’il ait continué à y travailler. Les membres de sa famille ont été impliqués et intimidés, selon Weiquanwang.

En août 2004, M. Wang a été appréhendé par un groupe de policiers alors qu’il rendait visite à un pratiquant récemment libéré. C’est ainsi qu’il a été détenu et interrogé pendant un mois. Un mois plus tard, il s’est retrouvé enfermé dans un centre de lavage de cerveau, où il est resté jusqu’en janvier 2005.

Ce cycle de persécution s’est poursuivi lorsque M. Wang a fait l’objet d’une nouvelle arrestation en septembre 2007, et il a été enfermé de nouveau dans un centre de lavage de cerveau jusqu’en janvier 2008.

Le 24 novembre 2010, alors qu’il marchait dans la rue, un policier a agressé M. Wang, l’attrapant par les cheveux, le traînant jusqu’en bas d’un escalier et l’emmenant ensuite de force dans un autre centre de lavage de cerveau. Il a finalement été libéré au début des vacances scolaires d’hiver. Ces évènements sont le reflet cruel du harcèlement incessant et prolongé que M. Wang a subi de la part des autorités.

Selon Weiquanwang, le 5 novembre 2020, le tribunal du comté de Dazhou a jugé à distance un groupe de six personnes, dont M. Wang. Par la suite, le 29 décembre 2020, le tribunal a rendu un verdict en première instance, condamnant ces personnes pour le délit d’« utilisation d’une religion interdite pour saper l’application de la loi ». M. Wang a été condamné à une longue peine de 7 ans et demi de prison et à une amende de 50 000 yuans chinois (environ 6 400€). La peine devait prendre fin le 26 janvier 2027. Les cinq autres personnes ont également été injustement condamnées à des peines allant de 1 an et demi à 5 ans de prison. La fin tragique, nous la connaissons pour M. Wang, qui est décédé pendant sa peine à la prison de Jiazhou dans le Sichuan, le 20 novembre 2023.

Si, comme nous, ces récits vous révoltent, vous pouvez apporter votre soutien à tous ces pratiquants incarcérés de façon arbitraire et torturés jusqu’au seuil de la mort en signant la pétition en ligne. Lorsque ces innocents citoyens suscitent l’intérêt de l’opinion internationale, les autorités chinoises finissent par céder du terrain et ces pratiquants peuvent avoir un traitement plus clément ou même être relâchés. Chaque voix compte !

https://faluninfo.net/falun-gong-practitioner-denied-medical-parole-dies-in-custody/