Journée internationale du droit des femmes: n’oublions pas toutes ces femmes emprisonnées illégalement en Chine

Crystal Chen

Crystal Chen

Remarque de l’éditeur: le Centre d’information du Falun Dafa relate cet article portant sur Crystal Chen, pratiquante de Falun Gong et survivante, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Mme Chen s’est échappée de Chine et réside désormais aux États-Unis. Elle n’a pas d’affiliation formelle avec le Centre d’Information.

La Chine est le pays qui compte le plus de prisonniers politiques et religieux au monde. Entre les peuples Ouïghour et Tibétain, les manifestants et les pratiquants de Falun Gong, les commissariats, les prisons et autres centres de détention chinois regorgent de centaines de milliers, voire plus, de personnes privées de leurs libertés simplement pour ce qu’elles ont dit, pour leurs croyances ou encore pour ce qu’elles sont. 

N’oublions pas que parmi ces personnes, beaucoup sont des femmes.

Rappelons que parmi elles se trouvent des grands-mères âgées ou des mamans d’adolescents. D’autres sont de jeunes femmes dans la vingtaine ou la trentaine dont la carrière a brutalement été interrompue par la répression du PCC. Beaucoup d’entre elles ont des enfants à la maison. Dans les geôles chinoises, elles subissent des humiliations, des tortures physiques et des agressions sexuelles de la part de policiers, de gardes et même d’autres prisonniers. 

Je sais de quoi je parle, j’ai été l’une d’entre elles. J’avais 27 ans et je travaillais en tant qu’assistante de direction dans une entreprise du sud de la Chine lorsque je suis soudainement devenue “ennemie de l’État”. 

C’était en 1999, ma mère et moi pratiquions le Falun Gong depuis déjà plusieurs années. Cette méthode de méditation et pratique spirituelle, avec ses exercices de qigong et ses enseignements encourageant à l’authenticité, à la bonté et à la tolérance, était très populaire à l’époque. Partout dans les parcs de Guangzhou, Il y avait des endroits où pratiquer la méditation. Plusieurs collègues de travail pratiquaient également. Les médias d’État et les organismes publics soutenaient le Falun Gong. 

C’est le 20 juillet 1999 que le Parti Communiste Chinois (PCC) change brusquement de cap. Le Falun Gong est désormais interdit et une campagne mensongère est lancée pour l’éradiquer. Je me suis rendue à Pékin pour faire appel de mes droits à méditer de manière pacifique. Pour cela, j’ai été détenue dans un stade sportif, avec des dizaines de milliers d’autres. J’étais abasourdie, mais à ce moment-là, la cruauté de la persécution m’était encore inconnue. 

C’est à ce moment-là que ma vie a été complètement chamboulée. J’ai perdu mon travail, la police a perquisitionné mon logement et confisqué mes biens. J’ai été arrêtée et envoyée dans un camp de travail forcé. Les gardiens m’ont torturée pour me faire renoncer à ma croyance. 

Pourtant, J’ai décidé dès le premier jour que jamais je ne renoncerais à la pratique du Falun Gong. 

Lorsque j’étais détenue dans un centre de détention de la Province du Hebei, les gardes m’ont menotté à un tuyau de radiateur pendant trois jours durant lesquels mes pieds touchaient à peine le sol. Un policier en chef en a même profité pour me tripoter! Dans un autre centre de détention, un garde m’a menacé de m’envoyer dans un autre endroit où je serais violée. 

Heureusement je n’ai pas enduré cela, mais ce n’était pas le cas pour d’autres femmes, qui étaient soumises aux agressions sexuelles des policiers. J’ai vu beaucoup de femmes torturées de manière épouvantable, pour la simple raison qu’elles pratiquent le Falun Gong. Ma mère a pris des coups de matraque aux aisselles et à l’intérieur des cuisses, jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. Les gardes ont ensuite versé de l’eau sur son corps pour rendre les chocs plus intenses. Elle pouvait sentir l’odeur de sa peau qui brûlait et a depuis des cicatrices permanentes. 

La pire forme de torture que j’ai dû subir a eu lieu dans un centre de détention à Guangzhou. Alors que je refusais d’abandonner la pratique du Falun Gong, le directeur a fait entrer quatre hommes dans ma cellule qui m’ont plaqué contre le sol en béton et ont commencé à me faire avaler de force une substance saturée en sel, qui aurait pu me tuer. 

Plus tard, j’ai été condamnée à deux ans de travail forcé- sans procès. 

En 2004, j’ai décidé de m’échapper en Thaïlande via la Birmanie. Cela a été un voyage très éprouvant, mais à chaque étape, des inconnus bienveillants m’ont aidé à survivre. Un jeune homme m’a cachée dans son bateau pour échapper aux soldats birmans, et m’a guidée à travers la jungle. 

Sans son aide et celle d’autres personnes, jamais je n’aurais pu me rendre en Thaïlande, puis enfin aux États-Unis. 

Je suis extrêmement reconnaissante de la gentillesse dont m’ont fait part ces personnes qui m’étaient étrangères et celles qui m’ont aidée à m’installer aux États-Unis. Cela m’a fait comprendre qu’en dépit des violations des droits humains dont j’ai souffert en Chine, il y a encore de l’espoir dans notre humanité. 

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous ne devons surtout pas oublier qu’à travers la Chine, des femmes sont encore emprisonnées pour la simple raison qu’elles souhaitent exercer leurs droits fondamentaux. Leur vies sont toujours en danger. Depuis 2019, les mères de plusieurs Américains d’origine chinoise emprisonnées pour avoir pratiqué le Falun Gong, sont mortes en détention. 

Le PCC a tenté de s’emparer de ce qui m’est le plus cher : ma vie et ma croyance profonde. Mais il n’a pas réussi. Maintenant, il essaye de faire la même chose à d’autres femmes et nous devons l’en empêcher. 

Crystal Chen travaille pour des médias et des groupes de défense des droits de l’Homme depuis son arrivée aux États-Unis. Elle habite à Houston, Texas avec son mari. Son histoire est l’une des nombreuses histoires présentées dans le documentaire primé, Avenues of Escape.    

 Si, comme nous, ces récits vous révoltent, vous pouvez apporter votre soutien à tous ces pratiquants incarcérés de façon arbitraire et torturés jusqu’au seuil de la mort en signant la pétition en ligne. Lorsque ces innocents citoyens suscitent l’intérêt de l’opinion internationale, les autorités chinoises finissent par céder du terrain et ces pratiquants peuvent avoir un traitement plus clément ou même être relâchés. Chaque voix compte !

https://faluninfo.net/opinion-on-international-womens-day-lets-not-forget-the-women-jailed-in-china/