Des documents divulgués révèlent que la persécution du Falun Gong est une campagne sociétale intrusive supervisée par le régime chinois.

Extrait d'un document classé secret obtenu par le journal The Epoch Times

Extrait d'un document classé secret obtenu par le journal The Epoch Times

The Epoch Times a récemment obtenu quatre documents ayant fait l’objet d’une fuite, qui révèlent les politiques du Bureau 610 et des responsables du Parti communiste chinois (PCC) de la ville de Dandong, dans la province du Liaoning, en matière de persécution du Falun Gong. Ces documents offrent des preuves de première main de la persécution et révèlent un impact sociétal intrusif..

Publiés par le Comité des affaires politiques et législatives (CPLA) de la ville de Dandong – l’administration de facto des branches judiciaires à tous les niveaux de la société en Chine – ces documents comprennent un document sur les règlements et la politique de 2015 (pdf), un résumé des travaux à mi- 2019 (pdf), des résumés des priorités de 2020 et l’accord sur les responsabilités en matière de sécurité et de stabilité sociales (pdf), ainsi qu’un résumé des documents publiés par le CPLA au cours des deux premiers trimestres de 2020 (pdf).

Ces documents sont publiés à l’intention des organisations gouvernementales et des organisations affiliées au PCC, notamment les comités du PCC au niveau municipal

Portée de l’intrusion et contrôle judiciaire

Le document de réglementation de 2015 met en évidence une politique de 2011, appelant à ce que “Tous les secteurs dans tout le pays doivent prêter une attention particulière et recueillir des informations sur les activités de groupe [du Falun Gong]. S’acquitter de la “détection rapide, du signalement rapide, du contrôle rapide et de la résolution rapide.”

Cette politique sert de base au document de 2015, spécifiant quatorze domaines à réglementer, y compris la surveillance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, en ligne et hors ligne, comme l’élimination des bannières suspendues et des slogans peints à la bombe par les pratiquants locaux, la surveillance et le blocage des informations pertinentes sur Internet, et la collecte d’informations auprès des organisations affiliées au Falun Gong à l’étranger.

Le pouvoir judiciaire est également accordé : “Les tribunaux et les parquets à tous les niveaux [doivent] renforcer les sanctions envers le Falun Gong … en se concentrant sur les procès des affaires de Falun Gong et en empêchant les avocats des droits de l’homme de ‘chercher querelle et de provoquer des troubles'”.

Selon Li Ming, avocat spécialisé dans les droits de l’homme qui a fui la Chine en 2018, le bureau 610 supervise et prend également part aux audiences concernant des affaires de Falun Gong. Cette surveillance empêche les juges et les procureurs qui pensent que les pratiquants de Falun Gong sont innocents de s’exprimer librement.

Dans le document Priorités 2020, le CPLA a ordonné aux branches judiciaires de “vider l’inventaire” des pratiquants de Falun Gong non convertis par le biais de diverses méthodes, allant de la “surveillance 24 heures sur 24” des pratiquants de Falun Gong et de la “surveillance étroite de leurs pensées et de leurs actions”, à des peines plus lourdes.

Le résumé des documents émis par le CPLA montre que sur les 20 documents émis par le CPLA municipal de la ville de Dandong au cours du premier semestre 2020, six indiquent un accent sur la suppression de groupes, dont le Falun Gong.

L’incitation à la haine au sein de la population est promue par la propagande

Le document Priorités 2020 a également révélé la campagne de propagande du CPLA contre le Falun Gong. Selon ces documents, les quartiers locaux devaient s’abonner à ses documents anti-Falun Gong et organiser des campagnes de propagande pour inciter la haine du public envers cette pratique. 

Selon The Epoch Times, un rapport annuel publié en juillet 2017 par le Comité municipal sur la politique et le droit à Dandong, les médias d’État ont été utilisés comme des armes pour salir le Falun Gong et diriger l’opinion publique.

Ces programmes ont été utilisés à grande échelle et ont un impact négatif non négligeable.

Par exemple, des chaînes de télévision et des journaux locaux ont diffusé des programmes anti-Falun Gong en 2016 sous le commandement du service de la propagande du comité municipal.

Au cours de cette période, 60 000 journaux, 8 000 publicités et une série sur 5 colonnes ont été publiés, touchant plus de 150 000 habitants locaux.

Quotas et incitations en interne

Les CPLA ont attribué des quotas exacts pour la persécution des pratiquants de Falun Gong. Dans un résumé de ses accomplissements concernant  2019, le CPLA de Dandong a déclaré son objectif de “transformer 20 pratiquants de Falun Gong d’ici la fin de l’année.”

Les accords de Sécurité 2020 disent également que le CPLA de Dandong examinera et évaluera l’efficacité de chaque branche dans l’exécution des ordres, et les résultats de l’évaluation seront utilisés pour déterminer les incitations ou les punitions de chaque branche. Les fonctionnaires sont récompensés par des incitations financières et des promotions s’ils atteignent leur quota, et risquent de perdre leur emploi s’ils ne l’atteignent pas.

De telles mesures motivent et obligent le système judiciaire à adopter un large éventail de méthodes violentes pour convertir les pratiquants de Falun Gong. Les méthodes couramment utilisées comprennent la détention dans des prisons et d’autres établissements, des séances forcées de lavage de cerveau, la torture physique, la privation d’emploi et de scolarité pour les pratiquants et leurs familles, et plus encore, selon FalunInfo.net.

Persécution dans la ville de Dandong

De 1999 à 2019, la police de la ville de Dandong a lancé au moins huit séries d’enlèvement de pratiquants de Falun Gong à grande échelle et de nombreuses autres à plus petite échelle. Ces enlèvements ont abouti à la capture de plus de 500 pratiquants. Parmi eux, il est confirmé que 16 sont morts sous la torture, et de nombreux autres ont été handicapés ou gravement blessés physiquement et/ou mentalement. Selon les statistiques incomplètes de Minghui.org, 64 peines d’emprisonnement, 176 peines de camp de travail et 190 détentions illégales ont été prononcées (en raison de la censure sévère du PCC et des risques importants que courent les pratiquants de Falun Gong lorsqu’ils envoient des rapports à l’étranger, les données peuvent ne pas être complètes).

Wang Changlong, un pratiquant de Falun Gong et ancien employé du gouvernement de Donggang, une ville rattachée à la ville de Dandong, a décrit son vécu terrifiant de la torture en représailles face à son refus de renier sa croyance : “[La police] m’a frappé avec des matraques électriques à haute tension et a ciblé les zones les plus sensibles de mon corps”, a déclaré Monsieur Wang dans une déclaration en 2015. “Les chocs des matraques électriques m’ont traversé la tête, les yeux, la bouche, le cou, les aisselles, le cœur, le nombril, les côtes, le bas-ventre, les organes génitaux, l’aine, la plante de mes pieds, le dos et l’anus… Ils ont frappé un endroit après l’autre comme ça, encore et encore, pendant plus de 20 minutes. J’ai failli mourir sous la douleur”. Monsieur Wang a été détenu illégalement, condamné à trois ans de travaux forcés, et plus tard condamné en secret à trois années de prison supplémentaires.

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Un autre habitant de la ville de Dandong, Song Jiwei, est mort en août 2016 à l’âge de 60 ans des suites de neuf années de torture et de mauvais traitements. Monsieur Song a été arrêté quatre fois et emprisonné dans le camp de travail de Dandong et la prison de Xihu. Il a subi divers types de torture, il a notamment été passé à tabac, frappé avec des matraques électriques, brûlé avec des briquets et des cigarettes, immergé nu dans de l’eau froide pendant 24 heures, piqué avec des aiguilles, privé de sommeil et d’autres formes de torture. Selon la déclaration de monsieur Song publiée sur Minghui, les gardiens du camp de travail l’ont mis en position de méditation, ont fermement attaché ses jambes ensemble, lui ont penché la tête vers ses pieds, puis se sont assis sur son dos.

Références:

Liens en anglais : https://www.theepochtimes.com/leaked-documents-reveal-ccp-uses-chinas-judicial-system-to-enforce-persecution_3886612.html

https://www.theepochtimes.com/leaked-documents-show-china-put-politics-before-law-in-suppression-of-spiritual-group_3884458.html

Lien en français : https://epochtimes.fr/une-fuite-de-documents-montre-que-le-regime-chinois-a-fait-passer-la-politique-avant-la-loi-en-reprimant-un-groupe-spirituel-1783843.html