Des députés français s’inquiètent des prélèvements forcés d’organes en Chine
Suite à la publication de plusieurs rapports indépendants
Depuis le mois de juillet 2017, les français ont élu plus de 400 nouveaux députés. Ils ont pour mission d’accompagner les grands changements que le Président Macron doit mener. Restaurer la position internationale de la France en fait partie. Il s’agit en particulier de porter d’une voix forte le respect des droits humains et des traditions culturelles.
Plusieurs rapports indépendants prouvent la gravité de la situation. Le Parlement européen a également condamné les prélèvements forcés d’organes en Chine. Depuis septembre 2017, des députés de tous bords ont écrit au Ministre des affaires étrangères français pour lui demander d’agir.
Par exemple, Madame Josiane Corneloup, membre de la Commission des affaires sociales, parle du “développement inquiétant du trafic d’organes humains concernant principalement les minorités de conscience.” Dans son courrier au Ministre, cette pharmacienne du pays charolais insiste : “différentes études réalisées par la presse mondiale ou les associations de défense des droits de minorités de consciences en Chine, à l’instar des pratiquants de Falun Gong, relèvent une persistance d’opérations clandestines dans le cadre d’un vaste phénomène de tourisme médical.” La députée conclut sa question en demandant au Ministre “de préciser les mesures qu’il compte prendre pour lutter davantage contre le tourisme médical illégal, qui porte les germes de risques sanitaires d’envergure pour les populations transplantées illégalement.”
“Différentes études réalisées par la presse mondiale ou les associations de défense des droits de minorités de consciences en Chine, à l’instar des pratiquants de Falun Gong, relèvent une persistance d’opérations clandestines dans le cadre d’un vaste phénomène de tourisme médical.”
Josiane Corneloup
Inquiétantes suspicions de prélèvements forcés d’organes en Chine
Député du Morbihan, Paul Molac est membre de la Commission des lois. Il milite aussi pour la défense du patrimoine et de la culture bretonne. Il « alerte M. le ministre sur les inquiétantes suspicions de prélèvements forcés d’organes en Chine ». Celles-ci visent « les pratiquants de Falun Gong, discipline de méditation d’origine ancienne, persécutés depuis 1999. »
Monsieur Molac rappelle qu’ « un certain nombre d’enquêtes et de rapports attestent que ces prisonniers politiques constituent un « stock » visant à alimenter un tourisme de prélèvement d’organes. Une résolution du Parlement européen sur le prélèvement d’organe en Chinea été adoptée le 12 janvier 2013. Elle demande au gouvernement chinois de renforcer la transparence du système de transplantation et de punir les responsables des abus. Tuer des prisonniers dans le but de vendre leurs organes est une violation intolérable du droit fondamental à la vie. »
Des éléments concordant
Bénédicte Taurine, députée de l’Ariège « attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur les éléments concordant montrant l’existence de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine. La pratique de prélèvement d’organes après exécution a commencé au milieu des années 1980. On a reconnu, depuis cette époque, que les prisonniers exécutés étaient la source principale des organes destinés à la transplantation. Cependant, le nombre des exécutions reste assez constant alors que le nombre des transplantations a vu une augmentation colossale à partir de 1999. Le nombre de centres de transplantation en Chine est par exemple passé de 150 à 600 entre 1999 et 2006. Aujourd’hui, ces prélèvements auraient pour premières cibles les pratiquants du Falun Gong emprisonnés du fait de la répression sanglante que subit leur mouvement. »
La députée conclut sa question au Ministre en lui demandant « de bien vouloir indiquer quelle a été l’action de la France pour s’assurer de la réalité de l’interruption de ces prélèvements non-éthiques, et pour garantir que les entreprises pharmaceutiques françaises ne contribuent pas, par leurs financements, au trafic d’organes humains en Chine. »
Dans le même département, le député Michel Larive rappelle que « le rapport publié en juin 2016 par MM. Kilgour, Matas et Gutmann démontre que le nombre de transplantations d’organes réalisées dans les hôpitaux chinois est encore bien supérieur à celui communiqué officiellement par Pékin. En outre, les délais d’attente pour les transplantations sont toujours anormalement courts. Et la traçabilité des organes utilisés demeure quasi nulle. Ces éléments tendent à démontrer que les prélèvements forcés se poursuivent en Chine, à une échelle industrielle. Malheureusement, ce commerce morbide est très rentable. Il a lieu avec la complicité de médecins et d’industriels du monde entier. »
Des millions de pratiquants de Falun Gong sont emprisonnés et persécutés pour leur foi
La députée de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller a suivi dans son cursus universitaire une formation supérieure aux questions internationales et stratégiques. Elle interroge également le Ministre des affaires étrangères sur les prélèvements forcés d’organes.
« Selon Amnesty international et l’ONU, des millions de pratiquants de Falun Gong sont emprisonnés et persécutés pour leur foi. »
Virginie Duby-Muller
Enfin, Cécile Untermaier interpelle elle aussi le Ministre sur le cas des millions de personnes pratiquant le Falun Gong. Elle insiste sur le fait que « le 12 décembre 2013, le Parlement européen a adopté une résolution sur les prélèvements d’organes en Chine. Elle recommande aux États membres de condamner publiquement les abus en matière de prélèvement d’organes ». Madame Untermaier rappelle que plusieurs associations sont convaincues que « des opérations à partir de donneurs non consentants, seraient toujours pratiquées. ». Madame Untermaier est membre de la Commission des lois et haut-fonctionnaire française. Ses actions politiques comprennent en particulier la défense de la culture et du patrimoine.
Réponse du Ministre des affaires étrangères
Le député de Gironde Alain David a été le premier à recevoir une réponse du Jean-Yves Le Drian. Il lui a indiqué : « La France a […] coparrainé en septembre 2017 une résolution portée par l’Espagne et le Guatemala sur l’adoption de mesures efficaces, le renforcement et la promotion de la coopération internationale concernant le don et la transplantation d’organes pour prévenir et combattre la traite des personnes à des fins de prélèvement d’organes et de trafic d’organes humains. » Dans une autre réponse, il ajoute : « La France entend continuer ses efforts en faveur du respect, par la Chine, de la liberté de religion ou de conviction. Elle souhaite, à ce titre, la libération des prisonniers de conscience. »