Question écrite de M. Eric Alauzet, député LREM du Doubs, à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères

M. Eric Alauzet, député LREM du Doubs

M. Eric Alauzet, député LREM du Doubs

Dans sa question écrite au gouvernement en date du 7 Août 2018, M. Eric Alauzet, député LREM du Doubs attire l’attention du ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur «les soupçons de trafic d’organes prélevés sur des prisonniers de conscience en Chine, notamment sur les pratiquants de Falun Gong, mais également sur des groupes minoritaires politiques ou ethniques, qui serviraient à alimenter un tourisme de transplantation d’organes. » 

Le député fait référence au nombre de personnes en attente de greffe et qui « auraient disparus de la liste des demandeurs d’organes répertoriés sur le site de l’agence de Biomédecine, sans pour autant être décédés. Cela soulève la question de l’existence d’une filière illicite de dons d’organes. »

Le Parlement européen a pourtant adopté une résolution sur les prélèvements forcés d’organes en Chine, mais celle-ci n’a pas été ratifiée par la France, bien que cette résolution « invite les gouvernements à ériger en infraction pénale le prélèvement illicite d’organes humains de donneurs vivants ou décédés. » Même si le gouvernement chinois a officiellement interdit en 2015 les prélèvements d’organes sur les prisonniers condamnés à mort sans leur accord préalable, le nombre de transplantation est en constante progression depuis plusieurs années. 

Dans le contexte de lois de bioéthique qui est au cœur de nombreux débats et discussions, le député interroge le ministre afin de s’assurer « de la réalité de l’interruption de cette pratique. »

La réponse apportée à la question du député est ambivalente : d’une part, on souligne que « la Chine a rendu illégal le trafic d’organes en 2007 et a officiellement mis fin aux prélèvements d’organes sur des prisonniers exécutés en 2015. La réforme a permis des avancées positives. » Nos dirigeants prendraient-ils les allégations d’un gouvernement totalitaire pour argent comptant ? Cela relèverait d’une grande naïveté ; toutefois, la réponse met en avant le fait que « sans porter d’appréciation sur la nature du mouvement Falun Gong, la France entend continuer ses efforts en faveur du respect, par la Chine, de la liberté de religion ou de conviction. Elle souhaite, à ce titre, la libération des prisonniers de conscience. De manière générale, la France évoque régulièrement la question des droits de l’Homme en Chine lors des entretiens bilatéraux de haut niveau. Elle exprime ses préoccupations publiquement au Conseil des droits de l’Homme. »

Souhaitons que la prise de position de M. Alauzet permette à un grand pays comme la France de rester fidèle à ses convictions en matière des droits de l’homme.

https://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-11637QE.htm