Un procureur utilise des preuves montées de toute pièce à l’encontre d’une pratiquante de Falun Gong au tribunal

Le 30 novembre 2020, Madame Che Jinxia a été illégalement jugée par le tribunal du district de Xiangyang pour avoir refusé d’abandonner sa foi dans le Falun Gong. Madame Che, âgée de 54 ans et originaire de la ville de Jiamusi, dans la province du Heilongjiang, est détenue au centre de détention de la ville de Jiamusi depuis son arrestation le 25 juillet 2019.

Première arrestation et torture

Madame Che a été arrêtée le 25 juillet 2019, alors qu’elle rendait visite à une amie. Les agents du poste de police de Changqing l’ont forcée à faire le poirier et lui ont écarté les jambes. Ils l’ont également agressée sexuellement et torturée de diverses manières. Une grande partie de ses cheveux a été arrachée et elle était couverte d’ecchymoses. Elle a ensuite été emmenée et placée en détention au centre de détention de la ville de Jiamusi.

Le 22 octobre 2019, le Procureur de Jiaoqu a accusé madame Che de ” saper l’application de la loi “, ce qui est un prétexte classique utilisé pour condamner les pratiquants de Falun Gong. Son affaire a ensuite été transférée au Procureur du district de Xiangyang, qui l’a transmise au tribunal du district de Xiangyang mi-mars 2020.

Pendant ce temps, le mari de madame Che a déposé des plaintes auprès de plusieurs agences gouvernementales contre les neuf policiers impliqués. Il a également signalé les brutalités policières sur le site Web officiel dédié. Au lieu de prendre ses plaintes en compte, la police l’a menacé et a supprimé les preuves de l’agression.

Monsieur Che Weiqi, père de madame Che et âgé de 86 ans, s’est également rendu à de nombreuses reprises au poste de police local au cours de cet hiver enneigé afin de demander justice pour elle, mais en vain.

Lorsque l’avocat de madame Che lui a rendu visite le 22 juillet 2020, il a appris que madame Che ne s’était jamais remise des tortures subies. Elle avait dû rester alitée pendant six mois. Elle avait du mal à prendre soin d’elle-même, à marcher et à aller aux toilettes. Elle avait également des blessures au crâne, à la jambe droite, à l’auriculaire et aux vertèbres lombaires. En outre, elle avait des difficultés à respirer et à manger. Elle avait mal partout et ne pouvait pas dormir la nuit.

Elle avait demandé a plusieurs reprises de voir un médecin, mais le centre de détention avait toujours trouvé des excuses et différé cette prise en charge.

Apprenant sa situation, sa famille a chargé son avocat de demander sa libération pour raisons médicales auprès du parquet et du tribunal du district de Xiangyang. L’avocat a également porté plainte contre la police pour torture, mais en vain.

Représentation légale bloquée et coercition

La famille de madame Che a rencontré monsieur Li, le procureur, et lui a dit à quel point elle avait été torturée. Monsieur Li a dit : “J’ai vu Che Jinxia au centre de détention. Elle ne m’a pas dit qu’elle avait été torturée.”

Monsieur Li a également dit à la famille de madame Che qu’engager un avocat entraînerait une peine de prison plus longue pour elle. S’ils renvoyaient l’avocat, le juge lui accorderait une peine plus légère et elle pourrait rentrer chez elle plus rapidement.

La famille a cru monsieur Li et a renvoyé l’avocat, ainsi monsieur Song, le juge du tribunal, a désigné un avocat commis d’office pour représenter madame Che et lui a demandé de plaider coupable.

Lorsque l’avocat commis d’office a rendu visite à madame Che au centre de détention, il l’a trompée en lui disant que son mari avait été arrêté par sa faute. Celui-ci ne serait libéré que lorsqu’elle aurait écrit une déclaration de renonciation au Falun Gong et plaidé coupable. Madame Che l’a cru et a écrit la déclaration requise.

Depuis juillet 2019, la plupart des affaires de Falun Gong dans la région de Jiamusi ont été soumises au parquet du district de Xiangyang et au tribunal du district de Xiangyang et traitées par le procureur monsieur Li et le juge monsieur Song. Ils proposent parfois des peines réduites ou utilisent d’autres tactiques pour convaincre les familles des pratiquants de renvoyer leurs avocats ou empêcher les avocats de représenter les pratiquants.

Faux témoignages et poursuites à huis clos

La première audience de madame Che a eu lieu le 26 octobre 2020, en vidéoconférence depuis le centre de détention. Deux membres de sa famille y ont assisté.

Selon la famille de madame Che, le procureur, monsieur Li Lifeng, a présenté une grande quantité de matériel de Falun Gong comme preuve à charge. Madame Che a soutenu qu’à l’exception des livres et magazines de Falun Gong qui étaient destinés à son usage personnel, les 150 banderoles de Falun Gong que la police avait soit-disant trouvées dans son sac ne lui appartenaient pas et le graveur de DVD confisqué à son père n’était pas une preuve pertinente. Elle a également déclaré que la liberté de croyance était son droit constitutionnel et que le fait qu’elle lise des livres de Falun Gong chez elle ne causait de préjudice à personne et n’entravait pas l’application de la loi.

Le témoignage de madame Song Yuhua, une voisine de madame Che, a également été utilisé contre elle. Madame Song a affirmé que madame Che sortait souvent pour distribuer des prospectus et des DVD sur le Falun Gong et qu’elle lui en avait donné. Madame Che a nié cette allégation et a déclaré qu’elle n’avait jamais donné de matériel de Falun Gong à madame Song et qu’elle la connaissait à peine.

Après l’audience, le mari de madame Che est allé voir madame Song pour vérifier sa déclaration. Madame Song a déclaré que la police l’avait interrogée le 25 décembre 2019. Ils lui ont demandé si elle avait vu des pratiquants de Falun Gong rendre visite au père de madame Che à leur domicile ou si elle avait vu le père et la fille imprimer et distribuer du matériel de Falun Gong. Elle a répondu à la police qu’elle ne les connaissait pas et qu’elle ne savait pas ce qu’ils faisaient chez eux. Elle a ensuite signé le procès-verbal de l’interrogatoire sans le lire et ne s’était pas rendue compte que la police avait manipulé son récit. Elle a dit au mari de madame Che qu’elle était prête à accepter un contre-interrogatoire au tribunal.

Après que le mari de madame Che ait soumis le démenti de madame Song, le procureur a renvoyé le cas de madame Che à la police pour vérification.

La deuxième audience de madame Che a eu lieu le 30 novembre ; il s’agissait d’une vidéoconférence à huis clos depuis le centre de détention de la ville de Jiamusi. Le juge qui présidait, Song Tao, n’a pas autorisé la famille à assister à l’audience. La famille soupçonne le juge et le procureur d’essayer de dissimuler les preuves fabriquées contre madame Che. Ils craignent qu’elle ne soit condamnée à tort.