FAQ: Persécution du Falun Gong
FAQ à propos de la persécution du Falun Gong en Chine.
Pourquoi le Parti communiste chinois persécute-t-il le Falun Gong ?
La logique complexe derrière la campagne peut être divisée en quatre éléments : la popularité du Falun Gong, le rôle de Jiang Zemin, l’idéologie contradictoire et la nature du système du Parti communiste chinois.
Bien que l’idée répandue selon laquelle le rassemblement de 10 000 pratiquants à Pékin le 25 avril 1999 est ce qui a conduit à la persécution du Falun Gong, la pression exercée sur la pratique et ses pratiquants a en fait commencé au moins trois ans plus tôt.
Plus le Falun Gong s’est répandu, plus il a rencontré de résistance. Les dirigeants du parti craignant tout groupe important et indépendant, et le Falun Gong était probablement le plus grand. Lorsque les livres du Falun Gong sont devenus des best-sellers en 1996, ils ont été interdits ; lorsque les médias d’État ont estimé que plus de 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong – plus que les membres du Parti – les médias ont commencé à attaquer le Falun Gong et la sécurité d’État a commencé à espionner et à harceler les pratiquants.
C’est en réponse à ces premiers mauvais traitements que les pratiquants se sont rassemblés à Pékin.
Craignant que la popularité croissante du Falun Gong n’éclipse son propre héritage, Jiang Zemin,( chef du Parti à l’époque) a ordonné que la pratique « soit éradiquée ». Selon un article du Washington Post de 1999, « Jiang seul a décidé que le Falun Gong devait être éliminé. Des journalistes et des sources internes ont décrit Jiang comme étant « jaloux » du Falun Gong et « obsédé » par l’élimination de ce groupe. Comme l’a souligné l’analyste spécialiste de la Chine Willy Lam, en créant une campagne nationale, Jiang a cherché à la fois à aligner le pouvoir sur lui-même et à éradiquer un groupe qu’il considérait comme une menace pour son pouvoir.
Les différences idéologiques entre le Parti communiste athée et le Falun Gong relié à la spiritualité ont également joué un rôle. Alors que la religion redevient de plus en plus répandue en Chine et que le Parti autorise certaines affiliations religieuses, les groupes religieux doivent se soumettre à l’État et leurs dirigeants doivent être approuvés par le parti. D’autres groupes qui, comme le Falun Gong, ont choisi de préserver leur système de croyance et ont refusé de se soumettre au parti ont également été confrontés à la persécution, y compris des bouddhistes tibétains et des membres d’église de maison.
Finalement, comme l’éditorial des « Neuf commentaires sur le parti communiste » l’affirme, la persécution du Falun Gong est la dernière en date d’une longue liste de campagnes violentes que le parti utilise pour rappeler à la population que c’est lui qui a le contrôle. Mao Zedong a dit un jour que la Chine devrait avoir une révolution culturelle tous les sept ou huit ans. En effet, depuis les années 1950, il ne s’est pas écoulé une décennie sans qu’une violente campagne d’état dirigée contre le peuple n’ait lieu. Que ce soit lors de la répression des « contre-révolutionnaires », du grand bond en avant, de la révolution culturelle, de la répression du mouvement démocratique en 1989 ou encore de celle du Falun Gong, le PCC a tué de 60 à 80 millions de citoyens chinois.
Le Parti communiste chinois n’est pas idiot – il ne tuerait pas des innocents comme ça, n’est-ce pas ?
Hitler n’est pas idiot – il ne tuerait pas six millions de Juifs comme ça. Pourquoi les Khmers rouges ont-ils tué un Cambodgien sur quatre ? Si les moines tibétains veulent juste prier et méditer pieusement, pourquoi sont-ils encore torturés et tués dans les goulags chinois ? Si les adolescentes du Darfour n’ont rien fait de mal, pourquoi sont-elles violées ? Mladic n’était pas idiot, pourquoi voulait-il tuer tous les musulmans de Srebrenica ?
Il est possible de voir en partie les choses du point de vue des persécuteurs et de comprendre leur motivation financière ou stratégique derrière les meurtres de masse. Mais nous constatons qu’à un moment donné, il y a aussi un mal qui est parfois très difficile à accepter- comment quelqu’un pourrait-il faire une telle chose à un autre être humain ?
D’un autre point de vue, l’une des raisons pour lesquelles tant de Chinois ont participé à la campagne ou ont fermé les yeux sur elle est leur connaissance viscérale du mal que le Parti communiste peut perpétrer. Après les exécutions publiques, la famine provoquée par l’homme, le cannibalisme et les massacres – 60 à 80 millions de membres de leur famille sont morts sous le PCC en tout – on ne connaît que trop la perversité exercée à l’encontre du Falun Gong.
Si le Falun Gong est si bon, pourquoi a-t-il été interdit ? Pourquoi d’autres groupes ne sont-ils pas également visés ?
Premièrement, de nombreux autres groupes ont également été interdits et sont persécutés. Les chrétiens qui refusent de s’intégrer à l’Eglise contrôlée par l’Etat, les bouddhistes tibétains et, bien sûr, les démocrates et d’autres militants des droits de l’homme sont tous persécutés en Chine, dans certains cas depuis des décennies ; d’autres groupes de qigong ont également été interdits et on ne voit plus leurs adhérents faire leurs exercices de mouvements lents dans les parcs en Chine.
Il n’est pas nécessaire de concourir pour le titre de « persécuté le plus durement ». Tous ces groupes sont confrontés à des mauvais traitements odieux, générant des tragédies dans de très nombreuses familles. De plus, ces groupes de personnes innocentes font face au même agresseur commun.
Si on nous demande en quoi la persécution du Falun Gong diffère de ce à quoi d’autres groupes sont confrontés actuellement, la différence est la suivante.
En termes de nombre de pratiquants, le Falun Gong était le plus grand groupe de la société en dehors du Parti communiste. Selon les propres estimations du gouvernement chinois, au moins 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong à la fin des années 1990, donc le nombre de personnes affectées par la persécution reflète ce ratio. Comme l’a noté le Département d’Etat américain, on estime que les pratiquants de Falun Gong représentent près de la moitié de tous les Chinois détenus dans les camps de travail. Les survivants des camps de travail ont rapporté que plus de 90 pour cent des détenus dans certains camps étaient des pratiquants de Falun Gong, et que d’autres pratiquants encore ont été emmenés d’urgence dans des quartiers récemment agrandis jusqu’à l’hiver 2007.
Jiang Zemin et le Parti communiste ont lancé une campagne globale pour éradiquer le Falun Gong. Une réaction courante de la part des Chinois témoins des premiers jours de la persécution était qu’elle rappelait étrangement les campagnes maoïstes que l’on croyait révolues depuis longtemps. A cet égard, le Falun Gong ressemble à un groupe visé pendant la Révolution culturelle, attaqué par une propagande intense, des fouilles et des passages à tabac systématiques, des dénonciations publiques et des tortures dont personne n’est tenu pour responsable ; comme certains groupes dans les années 1960, les pratiquants de Falun Gong sont soumis à la misère et au bannissement massif, ils sont envoyés dans des camps de travaux forcés loin de tout, et cela de manière systématique et à une échelle jamais vue depuis la mort de Mao en 1976.
Comment la persécution a-t-elle commencé ?
La persécution a été officiellement lancée à 15 heures le 22 juillet 1999 lorsque la télévision centrale de Chine (CCTV) a commencé à diffuser 24 heures sur 24 des communiqués attaquant le Falun Gong et en annonçant la nouvelle interdiction décidée par le Parti communiste. Les pratiquants de Falun Gong qui sont ensuite allés porter des pétitions auprès du gouvernement ont été embarqués à bord d’autobus et emmenés vers des stades d’athlétisme et des salles de conférences gigantesques. Très rapidement, on a vu des livres du Falun Gong être brûlés sur la place publique, des procès montés de toute pièce et des arrestations en masse avoir lieu.
Deux jours avant que l’émission des communiqués ne soient diffusés, les pratiquants de Falun Gong considérés comme des coordinateurs clés, ont été arrêtés chez eux au milieu de la nuit et ce, dans tout le pays.
Le mois précédent, le 10 juin, Jiang Zemin avait créé le Bureau 610 précisément dans le but de détruire le Falun Gong. Deux mois auparavant, des dizaines de pratiquants avaient été arrêtés et passés à tabac alors qu’ils faisaient une manifestation statique devant les bureaux d’un magazine qui avait calomnié le Falun Gong ; ce sont ces arrestations qui ont conduit au célèbre rassemblement à l’extérieur de Zhongnanhai. Au cours de l’année précédente, les pratiquants de Falun Gong avaient commencé à être étroitement surveillés par la police secrète alors qu’ils méditaient dans les parcs, et des pratiquants avaient subi des interrogatoires.
Le tout début de la persécution remonte à 1996, lorsque le premier article critiquant le Falun Gong est apparu dans le Guangming Daily, marquant le début des attaques contre le Falun Gong dans les médias d’État.
Le Falun Gong n’a-t-il pas encerclé Zhongnanhai? Est-ce que ce n’était pas une provocation envers le gouvernement chinois ?
Plus de 10 000 pratiquants de Falun Gong se sont effectivement rassemblés pacifiquement devant les immeubles résidentiels des principaux dirigeants à Zhongnanhai à Pékin le 25 avril 1999. Ce rassemblement était légal et visait le bureau d’État des pétitions à côté, non pas les bâtiments gouvernementaux.
Aller présenter des pétitions dénonçant des mauvais traitements de toutes sortes aux bureaux du gouvernement est un droit garanti par la Constitution en Chine. En fait, la veille, les autorités de la ville voisine de Tianjin, où des pratiquants avaient été arrêtés et frappés, avaient dit aux pratiquants de Falun Gong de porter leur pétition directement à Pékin.
Ce rassemblement était en réaction à la persécution de la part de l’État qui avait déjà lieu. Plus précisément, c’était en réaction à trois ans d’attaques de la part des médias, à l’arrestation et au passage à tabac de 45 pratiquants de Falun Gong à Tianjin, et à l’interdiction des livres du Falun Gong.
Ce rassemblement était entièrement pacifique. Aucune sortie ou entrée n’avait été bloquée et la circulation n’avait pas été gênée.
En fait, cela aurait pu conduire à un résultat très différent et heureux. Ce jour-là, le premier ministre de l’époque, Zhu Rongji, a rencontré des pratiquants de Falun Gong et a promis de trouver des solutions à leurs dépôts de plaintes ; les personnes détenues à Tianjin ont été libérées. Mais quelques heures après que tout le monde se soit dispersé, Jiang Zemin est intervenu pour inverser la politique. Il a affirmé que le Falun Gong avait « assiégé » Zhongnanhai et que ce serait une honte aux yeux du monde entier pour le Parti s’il ne pouvait pas vaincre le Falun Gong.
Il semble que le Falun Gong a changé de nature et qu’il est hautement politique maintenant ?
Premièrement, alors même que les pratiquants de Falun Gong manifestent, poursuivent en justice les autorités chinoises et encouragent leurs compatriotes chinois à se retirer du Parti communiste, le Falun Gong reste résolument désintéressé par le pouvoir. Le fondateur du Falun Gong et ses pratiquants en Chine et à l’étranger ont clairement indiqué à plusieurs reprises qu’ils ne souhaitaient pas prendre le pouvoir, mais seulement arrêter la persécution. Comme le PCC a eu des années pour renverser sa politique génocidaire envers le Falun Gong mais ne l’a pas fait, la seule façon possible de mettre fin à toutes ces atrocités quelles qu’elles soient est de dissoudre le Parti communiste.
Deuxièmement, les activités mentionnées ci-dessus n’existaient sous aucune forme avant que la persécution du Falun Gong ne soit lancée. L’ensemble des activités du Falun Gong avant la pression exercée par l’État se résumait à la méditation ou la lecture des textes du Falun Gong en groupe ainsi que la présentation de la pratique à d’autres personnes. En tout état de cause, on pourrait dire que le fait que le Parti communiste taxe le Falun Gong de « politique » et qu’il persécute ses pratiquants était une prophétie auto-réalisatrice. Le Parti a interdit le Falun Gong et a commencé à arrêter des gens ; lorsque les pratiquants contestaient, Jiang Zemin disait : « Vous voyez, je vous ai dit qu’ils étaient politiques. »
Enfin, même si le Falun Gong était politique, qu’y aurait-il de mal à cela ? Ce n’est certainement pas un motif de persécution dans une société libre, sinon beaucoup d’entre nous seraient en sérieuse difficulté. Ce n’est que sous un régime autoritaire tel que le Parti communiste, un régime qui ne tolère aucune idéologie concurrente, que cela peut être perçu comme un crime.
Quelle forme la persécution prend-elle?
En Chine, le Parti communiste a utilisé tous les moyens disponibles pour terroriser et faire pression sur les gens pour qu’ils renoncent à leur foi. On empêche les pratiquants d’aller à l’école, de travailler et de conserver la garde de leurs enfants; ils sont publiquement humiliés, violés et agressés sexuellement par la police. Ceux qui dénoncent les mauvais traitements dont ils sont victimes en captivité sont emprisonnés pour « divulgation de secrets d’État ». Tous les pratiquants se voient refuser une représentation légale et certains sont condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 18 ans, uniquement pour leurs convictions. Des centaines de milliers de personnes auraient été envoyées dans des camps de « rééducation » par le travail – sorte de goulag chinois – sans aucun procès. De nombreuses personnes en bonne santé physique et mentale sont internées dans des services psychiatriques où on leur administre des substances qui endommagent leur système neurologique. Dès juillet 2007, 3064 décès ont été rapportés, principalement dus à la torture, et l’on dénombre en tout plus de 63.000 cas de torture. On pense que le nombre réel de morts se chiffre à des dizaines de milliers.
Combien de personnes ont été affectées par cette persécution ?
A la veille de la persécution, le gouvernement chinois estimait à plus de 70 millions de personnes pratiquant le Falun Gong en Chine continentale. Y compris ces familles et leurs amis, la persécution a directement affecté des centaines de millions de personnes.
La campagne a atteint, à un niveau ou à un autre, presque toutes les personnes en Chine – des étudiants sont forcés de signer des banderoles dénigrant le Falun Gong, des employés doivent assister à des sessions d’étude spéciales, des voyageurs doivent cracher sur la photo du fondateur du Falun Gong, M. Li Hongzhi. De plus, de 1999 à 2001 (avant que la persécution ne soit vouée à être dissimulée), le pays tout entier a été inondé de propagande incitant à la haine du Falun Gong.
Plus précisément,
- Des dizaines de millions de personnes ont perdu le droit à leurs pratiques pour améliorer la santé ou leurs pratiques spirituelles.
- Des millions de pratiquants de Falun Gong sont illégalement détenus et la grande majorité d’entre eux sont maltraités en garde à vue par la police.
- De 200 000 à 1 million de personnes sont réduites à l’esclavage après avoir été envoyées dans des camps de travail, sans avoir eu de procès.
- Les défenseurs des droits humains ont recensé plus de 63 000 cas de torture ou de mauvais traitements graves.
- Plus de 1 000 personnes en bonne santé ont été incarcérées dans des hôpitaux psychiatriques et y ont été torturées, un acte condamné par l’Association mondiale de psychiatrie.
- Plus de 500 personnes ont été condamnées à des peines de prison allant jusqu’à 18 ans.
- Plus de 4 000 décès suite à des mauvais traitements infligés par la police ou suite à la torture ont été confirmés, bien que les sources gouvernementales et les enquêtes sur les prélèvements d’organes suggèrent que le nombre réel s’élève à des dizaines de milliers.
Pourquoi le gouvernement chinois dit-il qu’il fait cela au Falun Gong ?
Le Parti communiste chinois nie catégoriquement que tout mauvais traitement envers les pratiquants de Falun Gong ait lieu. Il nie avoir torturé qui que ce soit, il nie avoir tué qui que ce soit, il nie prélever des organes sur les corps des pratiquants, il nie espionner le Falun Gong à l’étranger et, selon les mots de Vaclav Havel, « il nie avoir nié ». Quant à savoir pourquoi il a interdit le Falun Gong, le Parti a toujours clairement fait connaître sa position, diffusant son message dans le monde entier et mettant le Falun Gong sur la défensive dès le premier jour de la persécution complète en juillet 1999. Pour citer directement les paroles utilisées par le Parti, le Falun Gong est « anti-société, anti-science et anti-humanité ».
Le Parti, qui avait fait l’éloge du Falun Gong avant de l’interdire, prétend maintenant que le Falun Gong est une menace pour la société (bien qu’il ne puisse pas expliquer pourquoi aucun autre gouvernement dans aucun des 70 pays dans lesquels le Falun Gong est pratiqué librement n’a fait d’accusations similaires). Il prétend que le Falun Gong est anti-Chine (bien que la grande majorité de ses pratiquants soient chinois), et qu’il s’agit d’une organisation politique (bien que le Falun Gong ait à ce jour clairement indiqué qu’il n’avait aucun intérêt pour le pouvoir et que le groupe n’avait rien à voir avec le gouvernement avant qu’il ne soit persécuté).
J’ai vu des photos et reproductions de torture présumée… sont-elles réelles ? Pouvez-vous vérifier vos allégations de torture et de mauvais traitements ?
Oui. Veuillez consulter les preuves.
Pouvez-vous citer certains des outils du gouvernement pour réprimer le Falun Gong ?
Le Parti a utilisé ses vastes ressources sécuritaires, judiciaires et de propagande pour attaquer le Falun Gong, en s’appuyant sur plus d’un demi-siècle d’expérience en matière de conduite de ce type de campagne et sur les tactiques adoptées par les dictatures les plus connues de l’histoire.
Pour retourner 1,3 milliard de personnes contre le Falun Gong, le Parti a lancé du jour au lendemain une campagne de propagande massive qui a inondé la télévision d’État, les journaux, les services de communications et internet, tout en censurant l’accès à des sources d’information alternatives.
Pour éviter les critiques à l’étranger, le Parti a répandu sa propagande dans un monde qui ne savait même pas ce qu’est le Falun Gong, tout en menaçant les fonctionnaires des gouvernements étrangers de représailles s’ils en parlaient. Le Parti a également détaché un réseau d’espions pour infiltrer le Falun Gong à l’étranger.
Pour parvenir à détenir des centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong, le Parti a exploité et étendu son vaste système de camps de travail, ressemblant au goulag soviétique. Il a également libéré des criminels de droit commun afin de faire de la place pour les pratiquants dans les prisons, tandis que d’autres pratiquants en bonne santé ont été envoyés dans des hôpitaux psychiatriques.
Pour traquer les adhérents du Falun Gong en vue de leur arrestation, le Parti s’est appuyé sur la technologie étrangère, telle que les systèmes que le CISCO basé aux États-Unis a vendus à cette fin au Bureau de la sécurité publique de Chine.
Pour torturer les pratiquants de Falun Gong en prison le Parti utilise des matraques électriques, des sondes d’alimentation forcée, des cordes, des fers et des drogues psychotropes, ainsi que des ceintures, des semelles de chaussures, des brosses, des cigarettes allumées et bien sûr les poings, les genoux, et les murs.
Pour garantir l’impunité de la police, le Parti a ordonné à tous les tribunaux (dont les juges sont tous de facto membres du Parti) de condamner énergiquement le Falun Gong et a ordonné aux avocats de ne pas défendre les pratiquants sans autorisation.
Enfin, pour se débarrasser des pratiquants du Falun Gong qui refusent d’être «transformés » (c’est-à-dire soumis à un lavage de cerveau) et pour générer un profit, le Parti, l’armée et les hôpitaux collaborent pour « exécuter » les pratiquants de Falun Gong sur la table d’opération ; leurs organes sont ainsi prélevés pour des greffes à la demande.
Pour superviser l’ensemble du processus, Jiang Zemin, qui a lancé cette campagne, a créé le bureau 610 .
Cela ressemble à la révolution culturelle, n’est-ce pas ?
Oui, c’était aussi la réaction de nombreux Chinois lorsqu’ils ont vu cette propagande éclair, la police partout, les livres brûlés, les arrestations en masse et les procès publics montés de toute pièce. Les personnes âgées qui ont vu les chers membres de leurs familles être envoyés dans des camps de travail et qui n’ont plus entendu parler d’eux depuis se souviennent sans aucun doute de scènes similaires des les années 1960.
Dans ses efforts pour détruire le Falun Gong, le Parti s’est inspiré des tactiques «réussies» de ses campagnes passées, non seulement lors de la Révolution culturelle mais aussi à l’occasion des nombreux mouvements communistes des années 50 et du début des années 60.
Comment le Falun Gong a-t-il réagi face à la persécution ?
Le Falun Gong a répondu avec des moyens manifestement non violents, refusant d’utiliser la force depuis le début de la répression.
À l’intérieur de la Chine, la réaction des pratiquants consiste à essayer de déposer des pétitions ou à écrire des lettres aux dirigeants chinois, à méditer dans les jardins publics ou vers la place Tiananmen, à informer leurs concitoyens de la persécution illégale à laquelle ils sont confrontés en distribuant des tracts, des CD ou des DVD, en accrochant des banderoles et des affiches dans des lieux bien visibles. Ils joignent également par téléphone les camps de travail et les prisons pour parler directement avec les auteurs des mauvais traitements, et publient en ligne des comptes rendus sur la persécution.
En dehors de la Chine, les pratiquants organisent des veilles 24 heures sur 24 non-stop depuis des années devant les ambassades et consulats chinois. Ils organisent également des défilés, des rassemblements, des grèves de la faim et des tournées en voiture à travers les différents pays pour sensibiliser à la persécution en Chine. D’autres activités incluent la constitution de rapports à l’attention des rapporteurs spéciaux des Nations Unies, la tenue de conférences de presse et de forums, exhortant les dirigeants à dénoncer ces atrocités, la production de médias imprimés, électroniques et audiovisuels sur la persécution, ainsi que la mise au point de logiciels avancés pour aider les Chinois à passer au travers du pare-feu internet de la Chine.
J’ai entendu dire que le Falun Gong poursuit beaucoup de gens en justice. Pourquoi ?
Oui, les pratiquants de Falun Gong et les avocats internationaux des droits de l’homme qui les soutiennent ont poursuivi en justice des fonctionnaires du Parti communiste chinois fortement associés à cette campagne. Les exemples incluent l’ancien chef d’État Jiang Zemin qui a lancé la persécution, le ministre du Commerce Bo Xilai, le président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Pékin Liu Qi et la télévision centrale de Chine (CCTV). A l’inverse, les fonctionnaires qui ne sont pas directement associés à la persécution, comme le Premier ministre Wen Jiabao, n’ont pas été poursuivis.
Pour en savoir plus sur les dizaines de plaintes déposées, leurs succès, leurs défis, les lois en vertu desquelles elles ont été déposées et les avocats de premier plan dans ces affaires, cliquez ici.
Comment la plupart des Chinois réagissent-ils à la persécution ?
Pendant les premières années après le lancement de la campagne contre le Falun Gong en 1999, la plupart des Chinois ont semblé être sous le choc et sont restés à l’écart du problème. Que ce soit parce qu’ils croyaient en la propagande du Parti ou parce qu’ils avaient peur de subir eux-mêmes la persécution, rares furent les personnes en dehors des membres des familles des personnes persécutées qui ont osé dire un mot en faveur du Falun Gong en public.
Mais les Chinois en Chine et à l’étranger se dressent de plus en plus pour défendre le Falun Gong. Des avocats comme Guo Guoting et Gao Zhisheng, en particulier, ont vu leur carrière détruite en essayant de défendre le Falun Gong.
Après avoir été initialement influencés par la propagande et les pressions venant de Chine continentale, les Chinois d’outre-mer deviennent également et petit à petit plus favorables et ont décerné des prix au Falun Gong en reconnaissance de ses contributions à la communauté et à la cause de la liberté en Chine.
Comment les États-Unis et les autres gouvernements du monde réagissent-ils face à cette persécution ?
De nombreux gouvernements à travers le monde ont condamné la persécution, les législateurs prenant généralement des positions plus fortes que les chefs d’État eux-mêmes.
Le gouvernement américain a été sans équivoque dans son opposition à la persécution. L’ancien président Clinton, le président Bush et le secrétaire d’État Colin Powell se sont prononcés et ont publié des déclarations sur la persécution du Falun Gong.
En novembre 1999, la Chambre des représentants a adopté à l’unanimité la résolution 218, avec l’accord du Sénat, condamnant la persécution et appelant à la libération immédiate de tous les pratiquants emprisonnés. La résolution HR 188 a été adoptée à l’unanimité en juillet 2002. En 2004, la Chambre a adopté à l’unanimité une résolution condamnant la tentative du Parti d’étendre la persécution à l’étranger. Des membres du Congrès de toute sensibilité politique ont également dénoncé les atrocités perpétrées à l’encontre du Falun Gong en Chine lors de rassemblements, ils ont également écrit aux dirigeants du Parti communiste, soutenu les poursuites judiciaires intentées par le Falun Gong, et travaillé pour venir en aide aux pratiquants de Falun Gong américains emprisonnés en Chine.
Des mesures similaires ont été prises par des législateurs en Europe, en Australie et dans d’autres pays. Au Canada, où le soutien est particulièrement fort, un membre du Parlement est entré dans la chambre des communes à l’occasion d’une réception organisée pour l’ambassade de Chine vêtu d’un t-shirt jaune « Je soutiens le Falun Gong » (il a été malmené par le personnel de l’ambassade).
Peu de chefs d’États ont offert un véritable soutien. Par exemple, alors que tout au long de huit années de persécution, le Département d’Etat américain a mis en évidence le sort du Falun Gong dans ses rapports annuels, les dirigeants américains soulèvent rarement la question du Falun Gong de façon directe lors de réunions publiques avec des fonctionnaires chinois. Ceci malgré des lettres envoyées par des membres du Congrès avant ces réunions les exhortant à mentionner ce sujet.
Il existe des exceptions notables. Par exemple, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères irlandais ont approché les dirigeants du Parti communiste directement pour demander la libération de Zhao Ming, étudiant à Trinity College, alors qu’il était emprisonné en Chine. A Taiwan également, le président et le vice-président ont rencontré des pratiquants de Falun Gong et clairement exprimé leur soutien.
Comment des organisations telles qu’Amnesty International ont-elles réagi face à la persécution ?
Amnesty a détaillé à plusieurs reprises divers aspects de la persécution du Falun Gong dans ses rapports annuels (par exemple, voir son rapport spécial, ou son rapport annuel 2006). Tout comme la plupart des organisations de défense des droits humains, Amnesty n’a pas encore été en mesure de mener des enquêtes indépendantes sur la persécution et de produire ses propres chiffres. Mais l’association a régulièrement lancé des actions urgentes, encourageant son vaste réseau de membres à faire campagne au nom des détenus de Falun Gong risquant d’être torturés. L’un de ces cas d’action urgente est celui de Monsieur Liu Chengjun, qui au final est effectivement mort sous la torture.
Durant les premières étapes de la persécution, Human Rights Watch a publié un rapport dénonçant l’illégalité de la campagne lancée contre le Falun Gong ( http://hrw.org/reports/2002/china/ ).
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a interrogé à plusieurs reprises les autorités chinoises et publié des rapports dans lesquels les cas de torture du Falun Gong constituent la majorité de la section chinoise.
De plus en plus de personnalités éminentes – telles que des avocats internationaux des droits de l’homme réputés, des membres de la communauté religieuse juive et des défenseurs de la démocratie chinoise à l’étranger – ont dénoncé les meurtres des pratiquants de Falun Gong pour leurs organes (https://fr.faluninfo.net/statistiques-et-preuves/) .
Plusieurs membres du Falun Gong ne se sont-ils pas immolés par le feu sur la place Tiananmen ?
Cette allégation a été l’un des plus grands succès de propagande du PCC, et du XXIe siècle en général. Les enseignements du Falun Gong sont fermement opposés au meurtre et considèrent le suicide comme un péché. Nous sommes persuadés que l’incident a été mis en scène. Pour une analyse plus approfondie, veuillez consulter (https://fr.faluninfo.net/la-fausse-histoire-des-auto-immolations-sur-la-place-tiananmen/)
Pourquoi n’ai-je pas lu ou entendu plus à ce sujet ?
En effet, après un intérêt initial pour cette affaire, la presse occidentale a largement évité le problème.
Le PCC a pris grand soin de pousser la campagne dans la clandestinité et d’empêcher les journalistes étrangers de rendre compte de l’histoire ( http://news.bbc.co.uk/1/hi/programmes/from_our_own_correspondent/1874755.stm ). Le Parti a également réussi à créer beaucoup de négativité à l’égard du Falun Gong dès le tout début. En 1999, l’appareil de propagande chinois était présent dans le monde entier alors que le Falun Gong disposait à peine de sites internet, sans parler des chaînes de télévision et des journaux. Le groupe a été pris sur la défensive en matière de relations publiques et mène depuis lors un combat difficile pour attirer l’attention du public sur cette persécution.
Certains journalistes travaillant pour des médias occidentaux, comme la BBC, ont avoué que ce type d’information n’était pas couvert par crainte de perdre l’accès à Pékin. De plus, pour de nombreux rédacteurs en chef, les informations à propos des violations des droits de l’homme à grande échelle, voire les meurtres de masse, ne cadrent pas avec les histoires de « l’ascension pacifique de la Chine » qu’ils diffusent actuellement.
Pour en savoir plus sur les raisons pour lesquelles le Falun Gong n’est pas dans les médias autant qu’on pourrait s’y attendre, cliquez ici Hors des projecteurs des médias