Décision courageuse du gouvernement britannique : pour lutter contre le trafic d’organes, une loi interdit de se rendre à l’étranger pour y acheter un organe.

Opération de greffe de rein au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham en Angleterre

Opération de greffe de rein au Queen Elizabeth Hospital de Birmingham en Angleterre

Dans une loi approuvée par la reine Elisabeth II en avril 2022, les Britanniques ne peuvent désormais plus se rendre complices du trafic d’organes qui sévit dans plusieurs régions du monde.

La prise de conscience du peuple britannique a débuté grâce aux révélations choc d’un chirurgien chinois maintenant réfugié à Londres, le Dr Enver Tothi, lorsqu’il a révélé avoir été contraint de retirer les reins et le foie d’un prisonnier exécuté. Cette nouvelle loi permet d’aller plus loin que l’interdiction de vendre ou de participer à un trafic d’organes, interdiction déjà en place au Royaume Uni. 

Un rapport du cabinet Global Rights Compliance éveille les consciences au Royaume Uni

Cette nouvelle loi fait suite à un rapport publié récemment par le cabinet d’avocats international Global Rights Compliance, faisant état de l’ampleur du commerce illégal international d’organes. Le ministre de la santé, Edward Argar, souligne ainsi que l’engagement du gouvernement britannique aux côtés des services de transfusions et de transplantations de la National Health Service sera un atout supplémentaire pour sensibiliser les patients sur l’aspect « éthique et légal de l’obtention d’un organe ». De plus, cela montrera sans ambiguïté que la complicité dans ce genre de trafic ne saurait être tolérée.

Le rapport insiste sur les risques légaux encourus en collaborant avec des professionnels de la transplantation provenant de pays dans lesquels le trafic d’organes et les transplantations non éthiques sont très répandus, à savoir des pays tels que la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka, le Liban et l’Egypte.

De nombreuses enquêtes indépendantes ont montré que l’Etat chinois lui-même est à la tête d’un réseau de prélèvements forcés d’organes générant des bénéfices dépassant les 900 millions d’euros chaque année, ce qui en fait le pays le plus meurtrier dans ce domaine. C’est là que réside la principale différence d’avec les autres pays cités plus haut : il ne s’agit pas d’un réseau de type maffieux et clandestin en Chine, car c’est l’Etat lui-même qui orchestre, organise, régit et gère ce trafic extrêmement lucratif de prélèvements forcés d’organes sur des personnes encore vivantes et non consententes.

L’un des directeurs de Global Rights Compliance ajoute que « malheureusement, des médecins pratiquant des greffes peuvent être rendus complices de pratiques de greffes non éthiques, souvent sans même en avoir conscience. » Il ajoute que la communauté médicale internationale dans son ensemble doit être unie dans un effort commun pour qu’il ne soit plus possible de fournir des organes obtenus de façon non éthique.

Le China Tribunal prouve que le gouvernement chinois est à la tête d’un réseau incroyablement lucratif de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience

Global Rights Compliance a mis en lumière les nombreuses preuves obtenues notamment lors du China Tribunal (tribunal populaire indépendant qui s’est réuni pendant un an à Londres et qui a permis d’y voir plus clair pour de nombreuses personnes en ce qui concerne les prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine). Ce tribunal a conclu que la Chine est un « Etat criminel » qui a « au-delà de tout doute raisonnable » commis des crimes contre l’humanité et des actes de torture inimaginables, et que les « ennemis de l’Etat » (à savoir des citoyens pacifiques tels que les Falun Gong, les Tibétains, les Ouighours ou les Chrétiens) continuent de subir de force des examens médicaux et d’être assassinés pour leurs organes.

Le China Tribunal a réuni des preuves fournies par des experts médicaux, des enquêteurs pour les droits de l’homme et des victimes rescapées.

Pourtant la Chine s’était engagée en 2015 à ne plus fournir d’organes provenant de prisonniers exécutés. Le China Tribunal, quant à lui, est certain que cette pratique perdure malgré l’engagement expresse de la Chine.

Le tribunal a également mentionné le fait que les Falun Gong constituaient sans aucun doute la source principale de ces organes obtenus de façon non éthique ; rappelons que l’ablation de ces organes se fait sans le consentement de la personne ni de sa famille, elle se fait avec le moins d’anesthésiant possible pour ne pas risquer d’endommager l’organe ; de plus pour « rentabiliser » l’opération, tous les organes monnayables sont retirés, entrainant nécessairement la mort du « donneur ». La dépouille est ensuite incinérée très rapidement afin de ne pas laisser de traces, ainsi la famille ne peut pas voir les cicatrices laissées sur le corps de la victime. 

Outre la communauté des Falun Gong, qui représente la plus grande partie des victimes, le China Tribunal a mentionné que d’autres communautés étaient elles aussi victimes de prélèvements forcés d’organes : les Ouighours, les tibétains, les musulmans dans leur ensemble et les Chrétiens qui reconnaissent le Pape comme chef suprême de leur religion.

La descente aux enfers d’un brillant chirurgien chinois

Le Dr Enver Tothi, chirurgien chinois aujourd’hui réfugié à Londres

L’histoire du Dr Enver Tothi est assez difficile à imaginer pour nous occidentaux vivant dans un pays libre. En effet, brillant chirurgien en cancérologie à Urumqui dans le nord-ouest de la Chine, il se voit demander par son chef de service en 1995 s’il veut « faire quelque chose d’incroyable ». 

Incapable d’imaginer ce qui l’attend, il accepte ce qui lui semble être un défi médical intéressant et se retrouve le lendemain à l’extérieur de l’hôpital devant une camionnette aménagée dans laquelle se trouvent deux infirmières de bloc opératoire, deux assistants en chirurgie et deux anesthésistes. On l’emmène alors en direction d’un camp d’exécution à proximité d’où il entend des bruits de rafales d’armes à feu. Sur le terrain d’exécution où il est dirigé, il voit « plus de 10 personnes » gisant au sol, vêtus de leurs tenues de prisonniers. Tous ont été préalablement tondus et abattus d’une balle dans la nuque.

Un officier de police lui dit alors que « celui-là est le [sien] » et qu’il doit « entailler profondément et travailler vite » sur une autre victime, en vêtements civils. Le policier ajoute que cette victime, qui a reçu une balle dans la poitrine, n’a pas non plus reçu d’anesthésie. 

L’horreur s’intensifie lorsque le chirurgien se rend compte que la victime réagit aux coups de scalpel mais qu’elle est trop faible pour lui résister. Le sang jaillit, preuve que la victime n’est pas morte et que le cœur remplit encore ses fonctions vitales. Il reçoit alors l’ordre de retirer le foie et les deux reins, de recoudre le corps et de se rappeler qu’« aujourd’hui il ne s’est rien passé ».

Le Dr Tothi, qui travaille aujourd’hui comme chauffeur Uber à Londres ajoute qu’il s’est senti « comme un robot » pendant qu’il procédait à l’opération.

Depuis, il est hanté par des cauchemars et il revoit cette scène d’horreur. 

Sa vie est maintenant dédiée à informer les gens de ce qui se passe en Chine lorsqu’on est considéré comme « ennemi du pays ».

Une question est aujourd’hui sur beaucoup de lèvres au Royaume Uni, mais également dans tous les pays occidentaux ayant des accords ou des partenariats médicaux avec la Chine : est-ce que les hôpitaux, les chirurgiens et tous les soignants dans leur ensemble impliqués dans ces échanges sont complices, malgré eux, de telles pratiques ? 

Toutefois, nous nous devons de saluer cette nouvelle décision du gouvernement britannique qui fait écho à la résolution prise par L’union européenne en mai 2022. Espérons que d’autres Etats dans et hors de l’Union Européenne leur emboîte le pas pour mettre un terme définitif aux tortures, aux mauvais traitements et surtout aux prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine.

https://www.express.co.uk/life-style/health/1603627/organ-trafficking-UK-illegal-trade

https://www.telegraph.co.uk/news/2022/05/27/british-science-fears-might-aiding-abetting-chinese-human-organ/