Après 20 années passées en prison une pratiquante de Falun Gong voit sa peine prolongée de deux années supplémentaires

Il y a une vingtaine d’années, Madame Zhang Rongjuan, pratiquante de Falun Gong en Chine, a été condamnée à une peine de 20 ans de prison- la raison ? Madame Zhang avait été l’une des personnes à intercepter une émission de télévision locale pour la  remplacer par une vidéo dénonçant la persécution du régime chinois envers le Falun Gong. Sans explication aucune, alors que la peine de prison arrivait à son terme, celle-ci a été prolongée de deux années.

Le contexte

Le Falun Gong est une sorte de Qigong et de méditation, incluant des mouvements souples et doux, que tout le monde peut pratiquer. Cette méthode est basée sur le respect des principes de Vérité, Bonté et Patience que les pratiquants s’efforcent de suivre dans leur vie de tous les jours. Monsieur Li Hongzhi, le fondateur de cette méthode pacifique,  a enseigné le Falun Gong au début des années 1990 en Chine et cette pratique a rapidement connu un immense succès. Les chinois étaient grandement encouragés par les autorités à pratiquer cette discipline, car elle avait des effets bénéfiques sur la santé et le bien être en général. En 1999, toutefois, le dirigeant chinois de l’époque Jiang Zemin, décida brutalement d’éradiquer tous les pratiquants de Falun Gong, par pure jalousie : en effet il y avait alors plus de pratiquants de Falun Gong en Chine (environ 100 millions) que de membres du parti communiste, ce qui était inacceptable pour le dirigeant qui se sentait menacé, bien que les pratiquants de Falun Gong n’aient aucune ambition politique.

Or, Jiang Zemin n’obtint pas immédiatement l’adhésion du peuple chinois, qui connaissait les bienfaits du Falun Gong. Il fallait donc frapper les esprits de façon durable et marquante, c’est là que la machine de propagande a monté de toute pièce une scène macabre pour parvenir à ses fins : la scène des soi-disant immolations de la place Tiananmen du 29 Janvier 2001.

Les faits

En Août 2002, pour faire comprendre aux Chinois à quel point ils avaient été bernés et trahis par leur gouvernement, Zhang Rongjuan, Duan Xiaoyan, He Wanji et Li Chongfeng, toutes pratiquantes de Falun Gong ont décidé de révéler la machination derrière les immolations de la place Tiananmen et ont réussi à introduire une vidéo d’informations dans le réseau de télévision local du comté de Minhe, dans la province de Qinghai, cela afin de révéler la nature mensongère de la propagande du PCC à l’encontre des pratiquants de Falun Gong.

Ces trois pratiquantes ont été arrêtées et condamnées à des peines de prison allant de 7 à 20 ans. Madame Zhang Rongjuan fut celle condamnée à la plus lourde peine. Ces pratiquantes ont subi mauvais traitements et tortures lors de leur incarcération.

Les épreuves de Madame Zhang

Madame Zhang avait été détenue pendant un an dans un camp de travail avant cet acte héroïque du mois d’Août 2002. En mai 2001, pendant cette incarcération, elle a été frappée si violement qu’elle en a perdu conscience à cinq reprises ; ces violences lui ont causé de nombreuses blessures aux jambes, aux pieds et à la tête, mais elle a tout de même été contrainte de continuer de travailler. A sa libération, elle n’a pas pu retrouver son travail initial et s’est retrouvée sans ressources et sans abri, à tel point que son enfant alors âgé de 9 ans a dû aller vivre chez ses grands-parents.

Malgré cela, le 17 août 2002 à 19 heures dans la ville de Xining, province de Qinghai, le 18 août à 20 heures dans la ville de Lanzhou, province de Gansu, et le 19 août à 20 heures dans le comté de Minhe, province de Qinghai, les réseaux locaux de télévision par câble ont été interceptés avec des vidéos d’une durée de trente minutes qui dénonçaient la persécution du Falun Gong en Chine.

Les autorités locales ont mis tout en œuvre pour traquer et arrêter les auteurs de cette interception. Madame Zhang et les autres pratiquantes ont été arrêtées et envoyées dans un centre de détention.

La police a ensuite mis à sac la maison des pratiquantes et a confisqué des objets de valeur, notamment des imprimantes et des ordinateurs et plus de 10000 yuans (environ 1300 euros) en espèces. Malgré la demande des pratiquantes, seule une centaine de yuans leur ont été rendus.

Madame Zhang a été torturée à la prison provinciale pour femmes de Qinghai, au point de devenir handicapée : elle ne pouvait plus marcher.

Alors que sa peine arrivait à expiration, Madame Zhang s’est vue infligée de nouveau deux années d’incarcération car elle refusait de renoncer à sa croyance dans le Falun Gong.

Les autres pratiquantes ont également subi des violences en prison ; l’une d’elles  (Madame He) a été persécutée à mort en 2003, Madame Duan a été de nouveau condamnée à 10 ans à l’issue des 7 années d’incarcération ; elle a été frappée par l’une de ses codétenues (à la demande des autorités pénitentiaires), n’a pas été autorisée à recevoir de visite de sa famille pendant une année et cela lui a généré de la confusion mentale.

D’autres diffusions télévisées

Pour autant, cela n’a pas freiné les pratiquants chinois dans leur volonté de dénoncer les actes de persécution et les mensonges à l’encontre du Falun Gong, et d’autres diffusions de ces vidéos ont été effectuées dans certaines villes chinoises.

Et c’est ainsi qu’en septembre 2007, la Fondation des droits de l’homme Asie Pacifique a décerné le « Fidelity Vindicator Award » à Liu Chengjun, un pratiquant du Falun Gong qui a été persécuté à mort par les autorités pour son implication dans l’interception de la télévision de Changchun.