WeChat, la Reconnaissance Faciale utilisée par la Police d’État Chinoise prend pour cible le Falun Gong

Le Parti communiste chinois (PCC) est connu pour avoir construit le système de surveillance de masse et par internet le plus robuste au monde. Le régime communiste déploie ce système pour réprimer la liberté d’expression et de religion, en prenant notamment pour cible les pratiquants de Falun Gong. Au cours de l’année dernière, on a relevé de nombreux cas de pratiquants de Falun Gong qui ont été identifiés, détenus et poursuivis en justice à cause de ce type de technologie.

Des conversations sur WeChat et le partage d’informations conduisent à des arrestations

L’application de messagerie chinoise WeChat est la propriété du géant chinois du Web Tencent et compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels, dans le monde entier. Tencent, à l’instar de toutes les grandes entreprises en Chine, se doit de suivre la politique de censure et de surveillance du Parti communiste. Ces dernières années, des groupes de défense des droits de l’homme ont signalé de nombreux cas de citoyens chinois détenus et condamnés à de longues peines de prison à l’issue de simulacres de procès, simplement parce qu’ils avaient tenté de partager des informations sur WeChat, notamment à propos du Falun Gong. Depuis janvier 2020, grâce à son réseau de sources d’information en Chine, le site web Minghui.org a recensé plusieurs nouveaux cas d’utilisateurs de WeChat qui ont été détenus ou poursuivis en justice à cause de contenus liés au Falun Gong. En voici quelques exemples :

  • Madame Zhai Zihui : Madame Zhai, professeure de danse originaire de la province du Liaoning, âgée de 29 ans, a commencé à pratiquer le Falun Gong en 2019, puis a envoyé un message à un ami à ce sujet par WeChat. Elle a été convoquée par la police au début du mois d’août et a été sommée de ne pas recommencer. Elle a ensuite été arrêtée le 23 août 2019, alors qu’elle avait donné à une de ses connaissances une clé USB contenant des informations sur le Falun Gong. Elle a été inculpée le 11 février 2020 et est actuellement en attente de son procès.
  • Madame Lu Yanling : Après avoir transmis sur WeChat des informations censurées entre autres au sujet du coronavirus, Madame Lu, une pratiquante de Falun Gong habitant la province de Jilin, a été arrêtée le 27 janvier 2020 et placée en détention administrative pendant 15 jours.

  • Monsieur Chen Geng : Le 16 février 2020, Monsieur Chen Geng de la province du Fujian a envoyé un message sur WeChat mentionnant le Falun Gong. Le même jour, son compte a été bloqué, il a été arrêté et son domicile a été mis à sac ; il a été envoyé au centre de détention du district de Pingtan.

  • Monsieur Wang Wenhao et Madame Guo Wenyan : Monsieur Wang, pratiquant de Falun Gong dans la région autonome de Ningxia Hui, a été surveillé par WeChat puis arrêté fin avril 2020 ; il a été détenu pendant 20 jours. Le 29 avril, Madame Guo Wenyan, du même groupe WeChat, a également été arrêtée et son domicile a été mis à sac. Sa nièce, qui ne pratique pas le Falun Gong, a également été détenue et interrogée. Toutes deux ont été libérées plus tard dans la journée.

La reconnaissance faciale est déployée pour surveiller et placer en détention les pratiquants de Falun Gong

Le rapport annuel 2020 de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale indique que « le gouvernement chinois a créé un État de surveillance high tech, utilisant la reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle pour surveiller les minorités religieuses ».

En effet, l’état de surveillance high-tech du PCC est à même de surveiller les citoyens chinois partout dans le pays, grâce à la combinaison de plusieurs outils technologiques tels que Skynet et Dazzling Snow. De nombreux pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés grâce à l’utilisation de ces technologies et systèmes.

Skynet est un système de surveillance urbaine et de reconnaissance faciale massif. Selon certaines estimations, Skynet aurait jusqu’à 600 millions de caméras installées en Chine, soit environ une caméra pour deux personnes à travers tout le pays. Dazzling Snow est le pendant rural de Skynet, utilisé par le PCC ; ce système utilise des caméras pour surveiller les citoyens dans les villages et à la campagne. La technologie de reconnaissance faciale permet aux caméras d’identifier rapidement les citoyens. Les pratiquants de Falun Gong connus de la police sont depuis longtemps la cible d’une surveillance appuyée, leurs données biométriques ou autres étant collectées et stockées dans des bases de données « d’individus clés » depuis plus de dix ans, ce qui facilite les recoupements des données les concernant, et permet une rapide identification. Voici plusieurs cas recensés ces dernières années, où des pratiquants de Falun Gong ont clairement été détectés dans différentes régions de Chine à l’aide de systèmes de reconnaissance faciale, ce qui a conduit à leur arrestation :

  • Madame Li Guiying et Madame Zhu Lanxui : Ces deux dames âgées respectivement de 81 et 66 ans, ont été arrêtées le 23 juillet 2019 à leur domicile dans la province du Gansu, après que la police a utilisé la reconnaissance faciale pour confirmer qu’il s’agissait bien des personnes mentionnées dans un autre rapport de police, qui soulignait le fait qu’elles avaient parlé du Falun Gong à des passants sur une place de la ville. Ces deux dames ont été jugées par le tribunal du district de Yongchang, puis condamnées à six mois de prison en décembre 2019.

  • Madame Wang Xinrong : Madame Wang de la province du Heilongjiang s’occupait de sa belle-sœur hospitalisée lorsque les caméras de reconnaissance faciale l’ont repérée, alertant la police le 4 juin 2019 ; elle a ensuite été arrêtée et détenue pendant plus de 100 jours. 

  • Madame Gao Xiaoqi : Le 15 juillet 2020, la police a arrêté Madame Gao à son domicile dans la province du Jilin, après qu’elle a été identifiée comme pratiquante de Falun Gong à l’aide de la technologie de reconnaissance faciale de Skynet.

  • Madame Sun Guizhi : Madame Sun a été arrêtée à la porte d’un train dans une gare de Changchun, dans la province du Jilin, et détenue par la police, après avoir été identifiée par une technologie de reconnaissance faciale le 22 juin 2018.