La torture- puis renaître à la vie

Mme Wang Huijuan et sa famille

Mme Wang Huijuan et sa famille

Une famille reprend le cours normal de sa vie à New York après dix années d’une insoutenable persécution en Chine.

On l’avait déjà interrogée, mais cette fois-ci, c’était bien pire. Wang Huijuan, institutrice, était une belle prise, et l’agent de sécurité de la gare allait recevoir une coquette somme pour le récompenser de l’avoir dénoncée.

« Un pratiquant de Falun Gong meurt en garde à vue tous les trois jours, selon le Centre d’information sur le Falun Dafa, et ce chiffre ne tient compte que des cas ayant pu être vérifiés ».

L’agent de sécurité de la gare s’était empressé d’appeler par radio la police de sécurité intérieure : « On en a trouvé une autre qui pratique le Falun Gong », s’est souvenu Mme Wang. En un clin d’œil, plusieurs agents sont apparus et ont fait sortir tout le monde de la zone d’attente de la gare avant d’emmener Mme Wang dans un centre de détention local.

L’agent avait fouillé les bagages de Mme Wang et trouvé des prospectus et des DVD relatant la persécution du Falun Gong (également appelé Falun Dafa) par le régime chinois et dénonçant la campagne de propagande d’État qui vise à calomnier cette pratique spirituelle. La police a exigé de savoir de qui Mme Wang tenait ces documents et où ils étaient produits.

Au centre de détention, elle s’est tellement débattue que les policiers n’ont pas pu l’attacher. Ils lui ont alors frappé la tête contre un mur et ont commencé à lui fouetter la tête et le visage avec une règle métallique qui se trouvait sur un bureau voisin.

« Il y avait du sang partout. Mon nez et ma bouche saignaient abondamment et ils m’ont explosé les tympans », raconte la mère de famille, qui vit aujourd’hui à New York et qui, depuis, doit porter des prothèses auditives.

« Je me suis alors dis : même si je dois mourir, je ne donnerai pas les noms des autres pratiquants », se remémore-t-elle alors qu’un interprète nous livre son témoignage. « Et je ne renoncerai pas à ma croyance ».

Elle a payé le prix fort.

Elle a passé les sept années suivantes en prison, séparée de son mari et de sa petite fille. Elle a dû subir un lavage de cerveau, des interrogatoires, des entraves physiques, des coups, une alimentation forcée, la privation de sommeil et des tortures psychologiques.

« Ils ramenaient tout à la ‘transformation’, ce qui signifie que vous devez signer une déclaration dans laquelle vous affirmez ne plus pratiquer le Falun Dafa », explique Mme Wang. « Si vous refusez, ils ne vous laissent pas voir votre famille, ou vous êtes licencié, ou vos collègues auront des problèmes, ou bien les policiers en charge de votre dossier seront sanctionnés car ils ont des quotas. »

Et si vous signez la déclaration, ce n’est pas la fin de la torture psychologique car vous serez utilisé pour aider à transformer d’autres pratiquants de Falun Gong.

La persécution est lancée

Sur une période de dix ans, Wang et Li, son mari, ont subi les travaux forcés, le lavage de cerveau ainsi que l’emprisonnement, pour le simple fait de refuser de renoncer à leur croyance dans le Falun Gong.

Lorsque le couple a commencé à pratiquer en 1998, le régime chinois soutenait pourtant activement le Falun Gong, qui repose sur le principe d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. Selon les propres estimations du régime, plus de 70 millions de chinois le pratiquaient et le ministère des sports chinois faisait état d’une amélioration générale de la santé et de la moralité au sein de la population chinoise. Tous les matins, les parcs débordaient de personnes pratiquant les exercices et la méditation.

Mais le communisme, quant à lui, prône l’athéisme et le nombre de pratiquants de Falun Gong a commencé à effrayer le chef du parti communiste de l’époque, Jiang Zemin.

Le 20 juillet 1999, Jiang Zemin a entrepris une campagne nationale de persécution dans le but de « de détruire la réputation du Falun Gong, d’anéantir financièrement les pratiquants et d’éliminer le Falun Gong en trois mois », selon le Centre d’informations sur le Falun Dafa, une association de défense des droits de l’homme basée à New York et qui surveille les cas de persécution.

L’ancien président chinois a ainsi créé une force de police extrajudiciaire, appelée le « Bureau 610 », dont la fonction précise est de mettre en œuvre son plan d’éradication du Falun Gong. De plus, chaque usine, chaque école et chaque lieu de travail public disposait déjà d’un fonctionnaire chargé de veiller à ce que l’ensemble de la population suive la ligne du Parti.

L’association Amnesty International a déclaré que la persécution avait été exclusivement motivée par des considérations politiques. « La grande majorité des victimes sont des gens ordinaires qui n’ont fait qu’exercer pacifiquement leurs droits fondamentaux à la liberté de croyance, d’association et d’expression », selon une déclaration faite en mars 2000.

Une enfance brisée

Fuyao n’avait que 6 ans lorsque ses parents se sont évanouis pour la première fois dans les méandres des camps de travaux forcés du système chinois.

« J’étais complètement désorientée et je ne comprenais pas ce qui s’était passé”, a déclaré Fuyao, maintenant âgée de 24 ans et qui vit à New York. « Mais je savais que mes parents faisaient le bon choix, parce qu’ils défendaient ce en quoi ils croyaient. »

La détermination de la petite fille est alors rudement mise à l’épreuve, et ce, à tous les niveaux de sa vie. À l’école primaire, ses camarades l’évitent et crachent dans ses livres sous le regard des enseignants. Ses parents sont rarement présents et sa seule constante est sa grand-mère, malade d’inquiétude pour son fils et sa belle-fille.

Malgré tout cela, elle n’éprouve ni colère, ni ressentiment. Elle dit avoir toujours su que ses parents n’avaient commis aucun crime.

« J’ai un immense respect pour ce qu’ils ont fait et pour tout ce qu’ils ont enduré », déclare-t-elle.

Mme Wang a déclaré qu’elle a encore le cœur brisé aujourd’hui à l’évocation de sa séparation d’avec sa fille. « Après avoir été emmenée, je me suis surtout inquiétée pour Fuyao, et je me disais : ‘elle est si jeune, comment va-t-elle bien pouvoir faire face à toutes ces épreuves ? »

Mme Wang se souvient qu’une fois, lors d’une visite de sa fille, elle lui a demandé : « préfères-tu que j’accepte d’être transformée et que je rentre à la maison, ou que je conserve ma foi et n’aille pas à l’encontre de ce que me dicte ma conscience ? Si je dis la vérité, ils me garderont ici. »

Mme Wang a déclaré : « je pleurais et elle a essuyé mes larmes et m’a dit : Maman, tu dois rester droite. Tu ne peux pas mentir et dire que le Falun Dafa est mauvais ».

Contrainte de choisir

La première fois qu’il a quitté sa ville natale de Tianjin pour protester contre la persécution, le père de Fuyao, Mr Li, était écrasé de chagrin. C’était en octobre 1999 et la place Tiananmen était devenue le principal lieu de protestation en raison de sa proximité avec le siège du gouvernement et des souvenirs qu’elle gardait du massacre des étudiants de 1989.

« J’ai serré ma fille dans mes bras le matin, en pleurant et en pensant que c’était peut-être la toute dernière fois que je la voyais », a déclaré M. Li, présentateur de télévision renommé à l’époque.

Il connaissait les risques d’une protestation pacifique. Depuis juillet 1999, des dizaines de milliers de pratiquants de Falun Gong avaient été arrêtés et jetés dans des camps de travaux forcés et des centres de lavage de cerveau. Il avait entendu d’horribles récits de torture et de décès.

Cependant, il avait personnellement vécu un miracle grâce au Falun Gong. Il souffrait d’une hépatite B chronique et, en juillet 1998, on lui avait dit qu’elle était incurable. Il a alors commencé à pratiquer les exercices de Falun Gong et à suivre les enseignements, et en quelques semaines, raconte Li, son corps est à nouveau devenu fort et sain. C’était il y a près de 18 ans.

C’est ce qui a motivé sa décision de se rendre sur la place Tiananmen. « Le Falun Dafa m’a donné une seconde vie et devrait pouvoir être pratiqué librement en Chine », a déclaré M. Li. « Si je ne le défends pas, qui le fera ? Je suis tout de même allé sur la place Tiananmen en pensant que je serais probablement tué ».

Il a été arrêté presque aussitôt après avoir mis le pied sur la place et, quelques jours plus tard, condamné à trois ans de camp de travaux forcés. Il n’y a eu ni juge ni jurés, juste un policier qui a lu le jugement sur un bout de papier. M. Li n’avait commis aucun crime, aucune plainte n’avait été déposée et il n’y avait aucun moyen de faire appel. Il allait donc être détenu illégalement pendant des années simplement pour sa pratique du Falun Gong.

« J’étais un bon citoyen. Tout ça n’avait aucun sens », a-t-il déclaré.

On lui a rasé la tête, on lui a donné sa tenue de prisonnier bleu marine et on lui a attribué une couchette du haut dans une minuscule pièce comportant six lits superposés. Il n’y avait pas de matelas ; les prisonniers dormaient à même les lattes de bois et ne disposaient d’une couverture que si leur famille en envoyait une.

« En raison de l’obscurité et de l’humidité, la plupart des gens attrapaient la gale ou d’autres problèmes de peau », explique M. Li. « La nuit, il suffisait de passer la main sur les lattes pour tuer de nombreuses punaises de lit. »

Tous les matins, ils devaient retirer leurs couvertures, puis faire parfaitement leur lit avec des draps d’un blanc immaculé et des couvertures vertes fournies par les gardiens. Il était interdit de s’asseoir ou de s’allonger sur ces couvertures, qui n’étaient là que pour la forme, en cas de visite de représentants du gouvernement.

La nourriture était épouvantable.

« Les légumes étaient pourris. Ils les jetaient simplement, non lavés, dans une marmite et les faisaient bouillir », a-t-il déclaré. « Le gruau de riz était mélangé à de l’eau du robinet et ne contenait pratiquement pas de riz. » À ce jour, M. Li ne supporte toujours pas de manger des aubergines ou des carottes.

Il recevait cinq pains cuits à la vapeur par jour, qui contenaient souvent des excréments de rats. « Ceux du matin et du soir étaient noircis. Ceux du déjeuner étaient légèrement plus blancs », se souvient-il.

« M. Li a passé 16 heures par jour, sept jours sur sept, pendant plus de deux ans, à coudre des ballons de football pour la Coupe du monde de la FIFA 2002, tout en étant incarcéré dans des conditions sordides, sans être payé, affamé et torturé. »

Il devait réaliser quatre ballons par jour, quoi qu’il arrive. Les ballons nécessitaient environ 1800 points de couture chacun, et chaque ballon était fait de 32 faces elles-mêmes composées de 20 parties hexagonales et de 12 parties pentagonales. Ses doigts étaient souvent infectés, suintaient de sang et de pus à cause des toxines contenues dans le faux cuir, surtout s’il se piquait accidentellement avec l’aiguille.

« Nous travaillions de 6 heures du matin à au moins 22 heures », raconte M. Li. « J’étais considéré comme quelqu’un qui travaillait relativement vite ; ceux qui ne finissaient pas à temps étaient battus. »

La première fois qu’il a été arrêté et détenu, Li Zhenjun a été soumis à une technique de torture appelée « l’avion » pendant l’interrogatoire. Après être resté dans cette position pendant plus d’une demi-heure, un policier l’a frappé à coups de pied jusqu’à le faire tomber à terre, puis il a continué à le battre. 

Les coups étaient souvent infligés par d’autres détenus (généralement les plus foncièrement mauvais, d’après M. Li), désireux de s’attirer les faveurs des gardiens. Dans le cas de Li, il s’agissait d’un prisonnier condamné pour avoir réduit une personne en esclavage dans sa maison pendant des années.

Tous les soirs après le travail, pendant deux heures, Li et les autres pratiquants de Falun Gong étaient contraints de s’asseoir sur de petits tabourets en regardant le sol. S’ils se regardaient ne serait-ce qu’un instant, ils étaient battus.

On lui a dit qu’il serait exempté de séances dites d’« étude » s’il rédigeait une déclaration indiquant qu’il cessait de pratiquer le Falun Gong. Après plusieurs mois de détention, totalement épuisé et désespéré, il s’est exécuté.

« Mais je me sentais horriblement mal », a déclaré M. Li. « Avant de l’écrire, c’était une torture physique, après l’avoir fait, c’était une torture morale et psychologique. »

Peu de temps après, il s’est rétracté et a demandé à un policier de lui rendre le papier. Le policier a refusé et il a été condamné à une peine supplémentaire. Mais le fardeau psychologique a été allégé.

Fuyao ne voyait son père que deux fois par an. Séparés par une vitre et parlant par téléphone, elle l’encourageait pourtant à ne pas abandonner.

« Fuyao m’écrivait souvent des lettres dans lesquelles elle me disait : ‘Tu dois rester fidèle à tes valeurs’ », a expliqué Li.

M. Li a été libéré au terme de sa première peine, en revanche, 18 mois plus tard, il a de nouveau été arrêté et emprisonné pour une durée de quatre ans.

Les effets sur une nation tout entière

Le nombre de familles directement impactées par la persécution en Chine est difficile à exagérer, a déclaré Levi Browde, porte-parole du Centre d’information sur le Falun Dafa.

En 1999, lorsque la persécution a commencé, le pays comptait de 70 à 100 millions de pratiquants. Du jour au lendemain, une personne sur 13 est devenue un « ennemi de l’État », a déclaré M. Browde par e-mail.

« Si l’on prend un treizième de la population, qu’on le calomnie et qu’on monte sa famille contre lui, quel en est l’impact ? C’est catastrophique », a-t-il déclaré.

C’est une technique courante du régime chinois pour forcer les membres d’une même famille à se retourner les uns contre les autres, a expliqué M. Browde. Elle vise à contrôler les gens par la peur et a été perfectionnée pendant la révolution culturelle dans les années 60 et 70.

« D’une certaine manière, la persécution du Falun Gong n’est que la dernière manifestation des efforts déployés par le Parti communiste chinois (PCC) pour s’emparer des cœurs et des esprits de la population », a déclaré M. Browde.

Il explique pourquoi les parents de Fuyao (ainsi que d’autres parents dans une situation similaire) choisissent de continuer à pratiquer le Falun Gong alors qu’ils auraient simplement pu mettre y un terme et ainsi préserver l’unité de leur famille.

« Le Falun Gong est un élément fondateur de leur identité spirituelle, donc on leur demande de détruire leur esprit. De plus, on ne les laisse pas réellement tranquilles même s’ils ‘renoncent’ à la pratique du Falun Gong. Souvent, ils doivent encore joindre leurs efforts à ceux du PCC pour ‘convertir’ d’autres personnes… Cela va donc au-delà du renoncement à ce qu’ils sont ».

La vie “après”

La famille a finalement été réunie en 2009, à la suite de la libération de Mme Wang. M. Li était sorti depuis novembre 2006 et Fuyao avait maintenant 14 ans.

Mme Wang n’a pas pu reprendre son travail d’institutrice et M. Li avait été contraint de quitter son poste de présentateur de journaux télévisés dès sa première arrestation.

Ils ont créé une entreprise spécialisée dans l’organisation de mariages et ce commerce leur a permis de raconter leur histoire, à savoir la persécution qu’ils ont traversée, et d’informer sur la propagande anti-Falun Gong de l’État-parti chinois. Celle-là même qui faisait encore tant de ravages en Chine et qui est encore abondamment relayée par les médias publics. 

« La seule raison pour laquelle nous n’avons pas été renvoyés en prison est que le chef du bureau local de la sécurité intérieure était un vieil ami de la famille et qu’il savait que mon mari et moi étions gentils », a déclaré Mme Wang. « Il nous a protégés, mais ses supérieurs n’ont cessé de faire pression sur lui pour qu’il nous persécute. »

Mme Wang a expliqué qu’ils avaient décidé de quitter la Chine en partie parce qu’ils craignaient que leur ami ne se retrouve dans une situation compromettante et parce qu’ils continuaient d’être inquiets pour la sécurité de leur famille.

« Dans mon cœur, j’ai toujours eu peur que ma famille soit à nouveau brisée. Nous avions toujours peur que la police vienne frapper à la porte, que d’autres membres de la famille se fassent arrêter, ou que notre propre fille se fasse arrêter », a-t-elle déclaré.

Enfin libres 

En 2014, ils ont eu l’occasion de s’échapper et de demander asile auprès des États-Unis.

Le moment le plus angoissant s’est produit lorsqu’ils étaient au bureau des passeports pour effectuer leur demande. Lors de l’une des dernières étapes, ils ont donné leurs empreintes digitales, qui ont ensuite été saisies dans l’ordinateur.

« Les fonctionnaires se sont figés puis se sont regardés mutuellement », raconte Mr Li. « Puis le fonctionnaire a passé un coup de fil et la personne à l’autre bout du fil leur a confirmé de nous accorder nos passeports. »

Ils sont arrivés aux Etats-Unis le 15 juillet 2014.

« Lorsque nous sommes arrivés sur le sol américain, toutes nos craintes se sont envolées ; nos inquiétudes et notre anxiété ont disparu. Nous étions enfin en paix », a déclaré Wang.

« Mais le traumatisme psychologique est très difficile à oublier, et alors que je respire l’air frais et que je jouis de mes droits et de ma liberté de croyance ici, je ne peux m’empêcher d’avoir le cœur lourd pour mes concitoyens en Chine ».

La famille a appris que 20 pratiquants de Falun Gong avaient été arrêtés dans leur ville natale, Tianjin, le 7 décembre 2016.

Mme Wang a indiqué qu’elle avait immédiatement appelé les centres de détention locaux pour faire pression sur les responsables afin qu’ils les libèrent.

« Je connais quelques-uns de ces pratiquants. Je veux faire absolument tout ce que je peux pour aider à les sauver et qu’ils n’aient pas à passer par ce que j’ai enduré », a-t-elle déclaré.

À New York, elle passe le plus de temps possible sur les sites touristiques les plus connus pour distribuer des flyers d’information sur la persécution, aux visiteurs de Chine continentale.

Mr Li, aujourd’hui âgé de 45 ans, travaille pour la chaîne de télévision NTD, qui diffuse des informations et des programmes non censurés sur la Chine dans le monde entier et en Chine continentale par satellite. Il ne pouvait pas rêver d’un meilleur emploi !

Fuyao a suivi les traces de son père en apprenant la télédiffusion et la narration. Elle l’a rejoint à NTD et est aujourd’hui présentatrice de journaux télévisés.

« Chaque fois que je travaille sur des articles concernant la persécution du Falun Gong en Chine, les images sont déchirantes à regarder ; elles me rappellent tant de souvenirs douloureux », a déclaré Fuyao. « Mais c’est précisément parce que ces choses horribles se produisent encore aujourd’hui que nous avons la responsabilité de les dénoncer. »

Elle s’est mariée l’année dernière et tous les quatre vivent dans un modeste appartement dans le Queens, à New York. C’est un foyer heureux et une famille unie. Mme Wang d’un geste doux dégage une mèche de cheveux des yeux de Fuyao. Li et Wang se tiennent brièvement la main, et se regardent comme s’ils n’arrivaient toujours pas à croire que tout ceci est bien réel.

Mais les souvenirs douloureux persistent. 

Mme Wang tente d’expliquer : « Parfois, quand je suis seule et que je pense à ce que j’ai vécu en prison, je sais que si je n’avais pas eu une croyance ferme dans le Falun Dafa, je n’aurais pas pu survivre à tout cela. Cette douleur n’est pas seulement physique, c’est une tout autre sorte de blessure. »

« Vous n’êtes pas une mauvaise personne, au contraire, vous aspirez à devenir une meilleure version de vous-mêmes, mais le régime utilise les moyens les plus barbares et les plus malfaisants (que toute personne saine d’esprit ne parvient même pas imaginer) à l’égard des pratiquants de Falun Gong. Ils s’en prennent à leur psychisme, pour essayer de les détruire de fond en comble, pas seulement physiquement, mais psychologiquement, pour les rendre fous, de sorte qu’ils n’aient plus aucun espoir en la vie ».

Selon le Centre d’informations sur le Falun Dafa, un pratiquant de Falun Gong meurt en garde à vue tous les trois jours, et cela ne concerne que les cas avérés.

Irene Luo a contribué à ce rapport.

L’article initialement publié dans Epoch Times peut être lu ici : http://www.theepochtimes.com/n3/2213514-life-after-torture/

Si, comme nous, ces récits vous révoltent, vous pouvez apporter votre soutien à tous ces pratiquants incarcérés de façon arbitraire et torturés jusqu’au seuil de la mort en signant la pétition en ligne. Lorsque ces innocents citoyens suscitent l’intérêt de l’opinion internationale, les autorités chinoises finissent par céder du terrain et ces pratiquants peuvent avoir un traitement plus clément ou même être relâchés. Chaque voix compte !