Le respect de la dignité humaine : un luxe ou un droit ?

Depuis la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme en 1948, il semble évident que les Droits de l’Homme et de l’Enfant sont des droits inaliénables : droit à un logement, à une instruction, à l’accès aux soins de santé, à une vie dans un environnement propre et sain, à manger à sa faim, à pouvoir exprimer librement son opinion ainsi que le droit à la liberté de croyance. Ces droits fondamentaux respectant la dignité humaine sont également inscrits dans les constitutions de nombreux pays, et le fronton de nos mairies portent fièrement les mentions Liberté Egalité et Fraternité, devise garante du respect de ces droits.

Mais si ces droits sont majoritairement respectés dans une démocratie telle que la nôtre, qu’en est-il dans une dictature ?

Par exemple, la constitution chinoise prévoit, dans son article 4 que « Toutes les nationalités jouissent de la liberté d’utiliser et de développer leur langue et leur écriture, de conserver ou de réformer leurs usages et coutumes. » Or, qu’en est-il, par exemple, de la région du Xinjiang, dans laquelle la communauté Ouighoure est, depuis plusieurs années, la cible de répression violente ? En effet, cette communauté est directement visée par le régime chinois du PCC, qui prétend ainsi « lutter contre le terrorisme ».

L’article 36 de cette même constitution stipule que « Les citoyens de la République Populaire de Chine jouissent de la liberté religieuse. » Comment comprendre alors que les pratiquants de Falun Gong, les Chrétiens, les Tibétains, les Ouighours et d’autres communautés sont persécutés sans aucun respect de la dignité humaine ? Les membres de ces communautés (les pratiquants de Falun Gong étant la cible principale) subissent en effet des arrestations arbitraires, des tortures, des mauvais traitements de toute sorte, des sessions de lavage de cerveau et sont surtout victimes de prélèvements forcés d’organes– souvent à vif, au mépris de tout respect des valeurs humaines. Ces violences laissent souvent des séquelles incurables, tant physiques que morales, quand elles n’entraînent pas la mort.

Comment tolérer un tel mépris de sa propre constitution? L’article 35 garantit que « Les citoyens de la République populaire de Chine jouissent de la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association, de défiler et de manifestation. » Or, la brutalité policière systématique ordonnée par les autorités chinoises elles-mêmes à l’encontre des personnes participant à des manifestations pacifiques, notamment lors de la manifestation pacifique du 25 avril 1999 , ou encore à l’occasion d’appels au respect des droits des pratiquants demandant à pouvoir pratiquer librement leur croyance est une réalité malheureusement quotidienne en Chine. Les pratiquants de Falun Gong sont, ainsi que mentionné précédemment, la cible principale de ces brutalités, mais toutes les minorités ethniques ou religieuses sont visées et les citoyens chinois sont, d’une manière ou d’une autre, également les victimes de ce régime violent et répressif.

Ces multiples exemples de violation de la constitution chinoise par son propre gouvernement nous amène à nous demander comment croire effectivement au  respect de la dignité humaine  la plus élémentaire, au respect des citoyens et au respect des engagements du gouvernement chinois vis-à-vis de la communauté internationale ? L’article 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme– dont la Chine est l’un des pays signataires- stipule que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé. » Comment ne pas voir là une contradiction flagrante avec la façon dont le gouvernement chinois maltraite ses citoyens en oubliant le respect le plus fondamental de la personne ?

Nous pouvons rester passifs devant ces atrocités, nous pouvons nous dire que « c’est loin de nous », nous pouvons nous dire que nous n’y pouvons rien. Dans ce cas-là, ne sommes-nous pas quelque peu complice du non respect de la dignité humaine ? Cette dignité humaine (pouvoir vivre libre en sécurité et sans peur dans son environnement quotidien) est-elle l’affaire de chacun ou bien est-elle seulement un sujet de conversation ?

A contrario, nous pouvons aider, nous pouvons agir : dénoncer, informer notre entourage, alerter nos élus, tout cela peut aider à faire changer la situation désastreuse en matière de respect de la dignité humaine en Chine. Nous pouvons également signer la pétition qui vise à faire arrêter la persécution des pratiquants de Falun Gong, ainsi que de toutes les personnes dont les droits fondamentaux sont bafoués chaque jour en Chine.

Alors, le respect de la dignité humaine : un luxe ou un droit ?