Question écrite de Mme Fadila Khattabi, députée LREM de Côte d’Or, à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères

Mme Fadila Khattabi, députée LREM de la Côte d'Or

Mme Fadila Khattabi, députée LREM de la Côte d'Or

Le 3 juillet 2018, Mme Fadila Khattabi alertait M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la question des prélèvements d’organes forcés en Chine. 

Les chiffres avancés par la députée sont vertigineux : « 50 000 transplantations d’organes en Chine ont lieu chaque année depuis 2000-2001, sans origine d’organe expliquée ; 4 rapports internationaux (Kilgour/Matas 2008, Gutmann 2015, WOIPFG 2016, Matas 2016) démontrent que les membres du mouvement bouddhiste Falun Gong sont les premières victimes de ces prélèvements. »

« La situation dans ce pays est préoccupante : Ces mêmes rapports montrent que le système carcéral chinois interagit avec les hôpitaux militaires pour organiser l’approvisionnement en organes. Les infrastructures pour les prélèvements d’organes en Chine sont en croissance très forte depuis 15 ans. Les sociétés internationales de transplantation condamnent les dissimulations chinoises. Le Parlement européen a adopté une première résolution en 2013 pour condamner ces pratiques, ainsi qu’une Déclaration (WD48) en septembre 2016. En plus de sa grande capacité d’accueil, la Chine se caractérise par ses opérations « à la carte ». L’hôpital Changzheng à Shangaï assure que « le temps moyen d’attente pour un organe est d’une semaine, et, en cas d’urgence, 4 heures ». Le centre d’aide internationale à la transplantation en Chine qui se propose de faciliter l’accès aux greffes, indique même que « si un problème survient avec le greffon, le patient pourra en obtenir un second la semaine suivante ». Cette situation est très préoccupante. Aussi, elle souhaite interroger [M. le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères] quant à la possibilité d’alerter les autorités chinoises sur la nécessité de faire cesser le tourisme médical en direction de la Chine. »

La réponse apportée à la question de la députée est ambivalente : d’une part, on souligne que « la Chine a rendu illégal le trafic d’organes en 2007 et a officiellement mis fin aux prélèvements d’organes sur des prisonniers exécutés en 2015. La réforme a permis des avancées positives. » Nos dirigeants prendraient-ils les allégations d’un gouvernement totalitaire pour argent comptant ? Cela relèverait d’une grande naïveté ; toutefois, la réponse met en avant le fait que « sans porter d’appréciation sur la nature du mouvement Falun Gong, la France entend continuer ses efforts en faveur du respect, par la Chine, de la liberté de religion ou de conviction. Elle souhaite, à ce titre, la libération des prisonniers de conscience. De manière générale, la France évoque régulièrement la question des droits de l’Homme en Chine lors des entretiens bilatéraux de haut niveau. Elle exprime ses préoccupations publiquement au Conseil des droits de l’Homme. »

Souhaitons que la prise de position de Mme Khattabi permette à un grand pays comme la France de rester fidèle à ses convictions en matière des droits de l’homme.