Des pratiquantes de Falun Gong droguées dans les prisons pour femmes de Shandong

Reconstitution de torture: le gavage

Reconstitution de torture: le gavage

Depuis 1999, la persécution du Falun Gong par le Parti communiste chinois s’est traduite par de nombreuses formes de tortures physiques et mentales, incluant l’utilisation de drogues psychiatriques et d’autres substances toxiques dans le but de briser la volonté des pratiquants de Falun Gong. 

Ce qui suit est le compte-rendu direct de ce dont une pratiquante de Falun Gong a été témoin dans une prison pour femmes du Shandong lorsque des pratiquantes ont été trompées ou forcées par les surveillants ou d’autres prisonnières de consommer des drogues toxiques.

Droguer ouvertement les pratiquantes

Avant d’être emprisonnées, les pratiquantes étaient généralement en bonne santé. Plus de 95% des pratiquantes ont été forcées de subir des examens médicaux et ont été cataloguées comme « souffrant de problèmes de santé variés ». Elles ont été forcées d’ingérer des médicaments, prétendument utilisés dans le traitement de la tension artérielle. 

Mme Yang Jirong, une neurologue de 77 ans, a été emprisonnée en 2019 et condamnée à une peine de 5 ans. Elle a été forcée de prendre ces médicaments prétendument « destinés au traitement de la tension artérielle » uniquement parce qu’elle n’avait pas été complétement « transformée » ou qu’elle n’avait pas abandonné sa croyance dans le Falun Gong. Suite à cela, elle a souffert de vertiges, de pertes de mémoire, de difficultés à se mouvoir, de somnolences et d’inconfort digestif.

En tant que neurologue expérimentée, Mme Yang savait que ce qui lui avait été donné ne servait pas à traiter la pression artérielle, mais plutôt d’un médicament pouvant conduire à la démence, lorsqu’administré en trop grande quantité. Elle a fait part de ses inquiétudes aux médecins de la prison et aux “infirmières” détenues à de nombreuses reprises, affirmant qu’elle ne souffrait pas d’hypertension et qu’elle devait cesser de prendre ce médicament. Mais on lui a dit que ne pas coopérer avec le “traitement médical” reviendrait à ne pas réussir à se “transformer” complètement.

Quand Mme Yang allait voir des gardiens, ils la renvoyaient vers les médecins de la prison. Un jour en prétextant devoir amener Mme Wang pour un examen à l’hôpital, les « infirmières » de la prison lui ont retiré son pantalon et l’ont poussée au sol à l’extérieur, en l’exposant au froid de l’hiver glacial pendant plus d’une heure. Après être retournée dans sa cellule, elle a été contrainte à prendre la même dose de médicament pour soigner « l’hypertension ». Les médecins et les « infirmières » de la prison ont déclaré qu’elle souffrait d’un désordre mental et ont menacé d’augmenter le dosage. Après plusieurs années, celle qui était autrefois une élégante et respectable neurologue était réduite à un état préoccupant et diminué.

Mme Guo Xiuqing, une pratiquante âgée de 70 ans de la ville de Shouguang, a été condamnée à une peine de 7 ans en 2018. Après qu’une détenue lui a donné une pilule, son visage est immédiatement devenu pâle et ses lèvres violettes. Elle a commencé à trembler de tout son corps. Puis, elle a été prise de vertiges, elle a vomi et ne pouvait plus se tenir debout. Une personne a alors tiré Mme Xiuqing vers la détenue Li Yujie, qui lui a tendu une autre pilule en lui disant : « Oh, on dirait que ce médicament était si fort qu’il t’a empoisonnée. Prends donc cet antidote dès maintenant et je te donnerai une pilule moins forte la prochaine fois ».

Li était l’une des « infirmières » détenues de la Division 11 de la prison qui n’avait reçu aucune formation médicale mais qui a été désignée par les gardiens pour donner des médicaments, dont des drogues psychiatriques. Li était emprisonnée pour enlèvement d’enfant et a été libérée plus tard en 2020. Alors qu’elle était encore en prison, Li et d’autres « infirmières » incarcérées ont souvent contraint des pratiquantes détenues à prendre des drogues inconnues pour tenter de leur faire abandonner leur croyance dans le Falun Gong.

Le 12 mai 2020, après que Mme Meng Qingmei a crié “Falun Dafa est bon !”, des gardiens l’ont placée à l’isolement. Ils l’ont ensuite emmenée à l’hôpital pour des injections intraveineuses. La détenue Shuang Shuang (de la ville de Zibo, condamnée à cinq ans de prison pour fraude) a affirmé que l’aiguille a été placée au mauvais endroit ce qui a demandé au docteur de la retirer pour la replacer à nouveau. Ceci s’est produit plusieurs fois. Ils ont aussi demandé à d’autres détenues de pratiquer des injections sur Mme Meng.

A la fin, le corps tout entier de Mme Meng était tout gonflé. Elle n’a pas pu être secourue à l’hôpital de police de Jinan, ses organes n’ont pas supporté ces mauvais traitements.

Un groupe de victimes ciblé

Outre Mme Yang, Mme Guo et Mme Meng, de nombreuses pratiquantes emprisonnées ont été droguées dans la Division 11. Les gardiens ont de façon arbitraire étiqueté environ 25% des pratiquantes comme « malades mentales » et les ont forcées à prendre des « suppléments médicamenteux » non spécifiés.

Les pratiquantes que les surveillants prenaient souvent pour cible étaient habituellement celles qui recevaient rarement la visite de leurs proches ou qui n’avaient pas beaucoup d’argent sur leurs comptes de détenues. Mme Zhang Min, une pratiquante de la ville de Weifang, était l’une d’entre elles. Presque personne ne venait lui rendre visite et personne ne déposait d’argent sur son compte. Elle était une des victimes forcées de prendre des « suppléments médicamenteux ». Elle a protesté à haute voix qu’elle était en bonne santé et qu’elle n’avait aucune maladie mentale. Pourtant, on a continué de la droguer de force. 

Contamination intentionnelle de l’eau

Une fois libérées, les pratiquantes n’étaient pas autorisées à emporter de l’eau en dehors de la prison. Le surveillant à l’entrée vidait tout le contenu de leurs bouteilles d’eau. Même des détenues rendues complices de la persécution ne savaient pas pour quelle raison.

Il s’avère que les surveillants mettaient régulièrement des substances endommageant les nerfs dans de grands thermos à l’ancienne à partir desquels les personnes pouvaient se servir de l’eau chaude dans leurs propres tasses. Une fois que les substances s’étaient dissoutes dans l’eau chaude, les surveillants demandaient aux détenues de service d’apporter les thermos dans les cellules où les pratiquantes de Falun Gong étaient enfermées. Les détenues disaient aux pratiquantes que les thermos avaient été utilisés par les gardiens de prison et qu’il restait un peu d’eau chaude.

Parce qu’il n’y avait pas d’eau chaude potable dans les cellules, de nombreuses pratiquantes acceptaient de boire celle proposée par les détenues.

Comme les pratiquantes buvaient cette eau chaude mélangée aux drogues pendant leurs années d’emprisonnement, elles ont petit à petit développé des symptômes divers tels que la somnolence, la peur, des pertes de mémoire, des ballonnements, des indigestions, l’incapacité à se réveiller, une vision floue, des palpitations, des suffocations, des épisodes psychotiques, des membres raides et glacés. Une pratiquante avait les membres raidis et avait du mal à se retourner dans son sommeil. Trois ans après avoir été libérée de prison, elle n’avait toujours pas retrouvé pleinement sa mémoire. Sa famille a indiqué qu’elle ne se souvenait plus d’aucun lieu qu’ils avaient visité ensemble. De plus, ses jambes étaient gravement enflées.

Les surveillants ne visaient pas seulement les pratiquantes qui tenaient bon face à la persécution, mais également celles qui avaient déjà renoncé au Falun Gong sous la pression. Fu Guiying, une ancienne pratiquante en qui les gardes avaient entièrement confiance, a aussi consommé cette eau chaude droguée. Il y avait une autre ancienne pratiquante qui a également bu l’eau chaude en question et qui s’est aperçue que les coupures et les marques sur sa peau semblaient ne plus pouvoir cicatriser.

Des pratiquantes qui allaient bientôt être relâchées avaient habituellement la possibilité de nettoyer le hall. Elles ont dit avoir vu les gardes apporter leur propre eau en bouteille au travail tous les jours. Certaines détenues qui ont été dans les bureaux des surveillants y ont vu des fontaines à eau. Les thermos étaient seulement utilisés pour inciter les pratiquantes à boire l’eau chaude mélangée aux substances toxiques.

Négligence médicale

Dans la division 11 de la prison pour femmes du Shandong, les drogues utilisées à des fins de violences psychiatriques étaient faciles d’accès. Cependant lorsque les pratiquantes étaient effectivement devenues malades, le personnel leur répondait que les médicaments ou les traitements n’étaient pas disponibles. Par exemple, une pratiquante souffrait de douleurs sévères dans le bas du dos. Elle a dû implorer les surveillants à de nombreuses reprises avant d’être autorisée à se rendre à l’hôpital de la prison. Une fois que le médecin a compris qu’elle n’avait pas été « transformée », il lui a diagnostiqué une hernie discale lombaire pour laquelle il ne pouvait rien faire et lui a conseillé d’attendre qu’elle soit relâchée pour trouver un traitement ailleurs.

Les soins dentaires étaient aussi utilisés comme un prétexte pour abuser des prisonnières. Une pratiquante âgée de la ville de Shouguang a été détenue juste après avoir acheté un dentier mais avant que les derniers réglages soient faits. Par conséquent, son dentier n’arrêtait pas de bouger et de tomber quand elle ouvrait la bouche pour parler.

Selon la politique de la prison, toute détenue ayant besoin de soins dentaires devait avoir au moins 3000 yuans sur son compte en prison et attendre un mois ou deux pour un rendez-vous. Quand la pratiquante âgée a enfin pu voir le dentiste de la prison, celui-ci a collé son dentier à une dent saine et lui a facturé ce bricolage plus de 600 yuans. Dans les quelques années qui ont suivi, le dentier continuait de bouger dans sa bouche, lui rendant même encore plus difficile le brossage de ses dents. Plus tard, sa dent saine a commencé à bouger et tout le dentier pendait dans sa bouche. Elle a essayé de prendre un autre rendez-vous pour voir le dentiste à nouveau mais on le lui a refusé.

Torture physique

Les pratiquantes ont également souffert d’autres types de violences physiques. Après avoir été torturées et blessées, des pratiquantes devaient faire face à davantage de violences et d’humiliations de la part de leurs codétenues. Après que Mme Zhao Jihua, déjà âgée de 60 ans, a été envoyée en prison, la détenue Jiang Ping a été autorisée par les gardiens de la frapper dans sa cellule tous les jours. Quand le bruit des coups devenait trop important, Jiang trainait parfois Mme Zhao jusque dans les toilettes les plus proches et la frappait là encore plus violement. 

Une fois, lors d’une prise de sang, plusieurs détenues ont battu Mme Zhao et l’ont insultée. Aucun gardien ne les en a empêché. En voyant que Mme Zhao ne cédait pas, les gardiens et les médecins ont donné pour instruction aux détenues d’ajouter des substances endommageant les nerfs dans la nourriture de Mme Zhao, en conséquence de quoi elle a souffert de désordre mental et est devenue émaciée et extrêmement faible.

Mme Bi Jianhong, une pratiquante de la ville de Yantai, a entamé une grève de la faim pour protester contre les violences. Elle a été trainée de force à l’hôpital de la prison où les médecins ont ordonné aux détenues de la nourrir de force tous les jours. Régulièrement, un médecin criait : « toutes celles qui n’ont encore jamais essayé d’insérer des tubes de gavage peuvent venir s’entraîner ! ». Sans entraînement préalable, des détenues inséraient mal les tubes nasaux, ce qui provoquait d’immenses douleurs à Mme Zhao. Une pratiquante est décédée après que le tube a été incorrectement inséré dans ses poumons.

Après le début de la pandémie du Coronavirus en fin 2019, la division 11 et l’hôpital de la prison ont utilisé une autre tactique pour abuser des pratiquantes. Durant la chaleur de l’été, ils ont forcé les pratiquantes âgées à porter des masques épais en coton. Plus tard, ils leur ont donné des masques plus fins mais les cordons étaient si fins qu’ils faisaient très mal derrière les oreilles. Les pratiquantes ont aussi été forcée de subir nombreux tests PCR et de se faire vacciner. Mme Yang Xiaoqin, une pratiquante de la ville de Jining, a refusé se faire vacciner et a été isolée et confinée seule jusqu’à qu’elle soit relâchée.

Un passage sous-terrain secret

Les pratiquantes emprisonnées dans la division 11 de la prison pour femmes du Shandong n’avaient habituellement pas la moindre idée de l’endroit où les pratiquantes blessées étaient emmenées pour un « traitement » et être torturées, ni de l’endroit où les corps de ces personnes battues à mort pouvaient bien être transportés.

A l’extérieur de la division 11 se trouve une route. En tournant à droite puis à gauche au bout de cette route, il y a de grandes bennes à ordures, non loin d’un portail métallique habituellement gardé. Derrière cette porte se trouve un sous-sol dans lequel des pratiquantes ont été torturées, les murs sont couverts de sang. Certaines pratiquantes ont été battues jusqu’à être blessées, handicapées ou jusqu’à la mort. Hormis les gardiens et les détenues impliquées durant la torture, très peu de personnes connaissaient cette salle de torture secrète.

La division 11 de la prison pour femmes du Shandong comprend aussi un passage sous-terrain caché, qui la relie à l’hôpital de la prison. Quand les pratiquantes avaient été violement battues ou blessées, elles étaient souvent emmenées à l’hôpital par ce passage secret. Des pratiquantes qui ont été torturées à mort ont aussi été transférées par ce passage.

Faits rapportés à partir d’un article original de Minghui.org.