Une étude scientifique récente permet d’affirmer que le gouvernement chinois est à la tête d’un trafic d’organes humains

Reconstitution d'une opération de prélèvements d'organes sur prisonnier de conscience non consentant

Reconstitution d'une opération de prélèvements d'organes sur prisonnier de conscience non consentant

Prélèvements forcés d’organes en Chine : des médecins exécutent des prisonniers pour le compte du régime communiste

La revue scientifique de premier plan sur les greffes, l’American Journal of Transplantation, a publié le 4 avril les résultats choquants d’une étude concluant que « des médecins en République populaire de Chine (Chine communiste) ont participé à des exécutions par prélèvement d’organes ». En Chine, des lois autorisant les prélèvements d’organes sur les prisonniers exécutés ont été adoptées en 1984. D’une part, car le nombre de donneurs volontaires est très faible pour des raisons culturelles. Les auteurs de l’étude indiquent que les organes issus de donneurs volontaires (c’est-à-dire non détenus) représentent seulement 0,3% des organes déclarés transplantés de 1980 à 2009 et que « le leader du secteur chinois des greffes a écrit en 2007 qu’effectivement 95 % de toutes les greffes d’organes provenaient de prisonniers. » D’autre part, cette pratique condamnée par la communauté internationale, vient pallier le manque d’un système de don volontaire d’organes.

Alerter les instances internationales scientifiques au sujet de l’horreur des prélèvements forcés d’organes en Chine

Ces travaux s’inscrivent dans le prolongement de nombreux rapports dénonçant les prélèvements forcés d’organes par le Parti communiste chinois dès les années 2000 sur les pratiquants de Falun Gong, une discipline spirituelle traditionnelle chinoise basée sur des exercices doux et la recherche de l’amélioration du caractère.

En l’absence de modification de la législation de 1984, et sans augmentation significative du nombre de condamnés à mort, le premier rapport sur la question paru en 2006 intitulé « Prélèvements Meurtriers : Les pratiquants de Falun Gong assassinés pour leurs organes » de D. Matas et D. Kilgour, fait le lien entre la croissance exponentielle des greffes après 1999 et le commencement de la persécution des prisonniers de conscience Falun Gong à partir de cette date.

On pourra également se référer aux conclusions du China Tribunal, un tribunal populaire indépendant, affirmant en 2019 que les allégations de prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience en Chine étaient confirmées « au‑delà de tout doute raisonnable ». Cette instance invalidait également les affirmations du régime communiste selon lesquelles le système de don volontaire d’organes officiel mis en place en 2015, couvrait l’ensemble des besoins d’organes de transplantation. 

Cette nouvelle étude apporte des preuves accablantes défiant la complaisance internationale sur la question du trafic d’organes en Chine.

Des preuves irréfutables

Pour leur étude, Matthew Robertson, chercheur à l’Université nationale australienne de Canberra et également à la Victims of Communism Memorial Foundation (VOC) et Jacob Lavee, directeur de l’unité de transplantation cardiaque du centre médical Sheba en Israël, ont constitué une base de données contenant plus de 120 000 publications en langue chinoise liées à la transplantation et parues entre juillet 1951 et octobre 2020.

Ils ont ensuite retenu les articles portant sur des transplantations cardiaques et pulmonaires réalisées à partir de 1980, soit un échantillon de plus 2 800 articles. Dans ces articles, ils ont examiné « les procédures cliniques concernant l’intubation et la ventilation des donneurs, la déclaration de mort cérébrale et le début de la chirurgie de prélèvement d’organes » afin de les comparer à la règle en vigueur du donneur décédé fondamentale dans l’éthique de la transplantation. « Le prélèvement d’organes ne doit pas commencer avant que le donneur ne soit à la fois décédé et formellement déclaré ainsi, et par la même occasion, que le prélèvement d’organes ne doit pas causer le décès du donneur ».

Dans 71 articles publiés entre 1980 et 2015, les auteurs ont trouvé des preuves que « la mort cérébrale n’a pas pu être correctement déclarée. » Pour constater la mort cérébrale, il est notamment nécessaire d’arrêter le système de respiration artificielle pour vérifier si le patient respire par lui‑même. « Les chirurgiens ont écrit que le donneur était en état de mort cérébrale, mais selon tout ce que nous savons de la science médicale, il ne pouvait pas être en état de mort cérébrale car aucun test d’apnée n’a été effectué », a expliqué M. Robertson à WebMD.

L’étude mentionne que les auteurs définissent comme problématique « toute déclaration de mort cérébrale pour laquelle le rapport indique que le donneur a été intubé après la déclaration de mort cérébrale, et/ou que le donneur a été intubé immédiatement avant le prélèvement d’organes, dans le cadre de l’opération de prélèvement, ou que le donneur a été ventilé par masque facial uniquement. » 

Ainsi, les auteurs concluent que « le prélèvement du cœur lors de l’obtention de l’organe doit avoir été la cause immédiate du décès du donneur ». Ces pratiques violent la règle d’éthique fondamentale du donneur décédé.

Selon MM. Robertson et Lavee, le nombre d’articles retenus ne représente qu’un « échantillon infime d’une importante population cachée » du fait de difficultés à identifier davantage la règle de violation du donneur décédé, et non de l’absence de violation réelle de la règle dans la littérature scientifique ou la pratique. Seul les articles pouvant être examinés de manière très explicite ont été retenus. 

« Jusqu’à présent, il y avait beaucoup de preuves circonstancielles”, a déclaré M. Lavee au journal Haaretz. « Cependant, notre recherche fournit pour la première fois des témoignages faits par des personnes impliquées dans leur propre langue. »

Des médecins chinois transformés en bourreaux au nom de l’Etat

Selon les auteurs, « le prélèvement d’organes vitaux sur des prisonniers exige une coopération étroite entre le bourreau et l’équipe de transplantation. Le rôle de l’État est d’administrer la mort, tandis que le rôle du médecin est de procurer un organe viable. » 

Jacob Lavee à affirmé à Haaretz que « les documents analysés dans l’étude montrent que les médecins chinois ont essentiellement rejoint la procédure d’exécution pour éviter de perdre l’organe en raison d’un manque de coordination ».

« Nous avons découvert que les médecins étaient devenus les bourreaux au nom de l’État et que la méthode d’exécution était l’ablation du cœur », a également déclaré M. Robertson.

Haaretz rapporte un autre résultat important de l’étude souligné par M. Robertson. « Les données prouvent qu’il y a eu un lien très étroit, pendant des décennies, entre les appareils de sécurité et l’establishment médical en Chine. »

La participation de médecins à des exécutions est un crime contre l’humanité a confié M. Lavee à Haaretz: « En tant que fils d’un survivant de l’Holocauste qui a séjourné dans un camp de concentration nazi, je ne peux pas rester à l’écart et garder le silence alors que mes collègues professionnels, des chirurgiens greffeurs chinois, se sont associés pendant des années à un crime contre l’humanité en coopérant avec les autorités et en servant de bras opérationnel pour des exécutions de masse. »

Le tourisme de transplantation en Chine, une industrie illégale très rentable

Selon le China Tribunal, il faut de un à quatre ans pour obtenir un organe d’un donneur dans un groupe de pays possédant des capacités de soins de santé avancées et d’un système de don et d’attribution d’organes bien organisés (Etats Unis, Australie, Canada, Europe et Taiwan), alors qu’en Chine le délai moyen d’attente est de deux à quatre semaines

Aux 71 articles démontrant que la règle du donneur décédé est violée, correspondent 56 hôpitaux répandus dans tout le pays. Cette pratique suit donc un modèle généralisé à l’échelle nationale. Ces hôpitaux emploient plus de 300 travailleurs médicaux ou chercheurs, dont des chirurgiens, des infirmières et des anesthésistes. 

Localisation de 56 hôpitaux répartis sur 33 villes de 15 provinces

La violation de la règle du donneur décédé : un modèle général de pratique.

Les conclusions du China Tribunal en 2019 précisent que « sur la base des exigences de capacité minimale imposées par le gouvernement pour les centres de transplantation, les 169 hôpitaux agréés pour la transplantation auraient pu effectuer 60 000 à 100 000 transplantations par an, la capacité totale depuis 2000 aurait atteint 1 million de transplantations. » Un programme de construction impulsé par le régime communiste est en cours pour porter le nombre de d’hôpitaux à 300. La capacité hospitalière en matière de transplantation est largement sous-estimée puisque « les enquêteurs ont constaté qu’en 2007, plus de 1 000 hôpitaux de transplantation ont demandé au ministère de la santé l’autorisation de poursuivre leurs activités. Cela suggère que ces hôpitaux ont également satisfait aux exigences minimales du ministère en matière de capacité des centres de transplantation. Et nombre d’entre eux continuent de pratiquer des transplantations bien qu’ils n’aient pas été certifiés. »

Ces transplantations sont très rentables pour les médecins et les hôpitaux. « C’est une industrie très rentable », explique M. Lavee au journal The Epoch Times. « Et s’ils peuvent en tirer des profits, tout en veillant (comme l’a montré le China Tribunal) à respecter les volontés du parti communiste. C’est une situation gagnant‑gagnant. »

Sources : 

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/ajt.16969

https://www.epochtimes.fr/les-chirurgiens-devenus-bourreaux-en-chine-les-medecins-participent-activement-aux-prelevements-forces-dorganes-sur-des-prisonniers-de-conscience-1999756.html

https://www.haaretz.com/israel-news/.premium.MAGAZINE-research-china-harvested-organs-from-living-people-doctors-helped-with-executions-1.10726687?v=1652010582769

https://www.webmd.com/brain/news/20220408/chinese-harvesting-of-organs-before-brain-death?src=RSS_PUBLIC

https://organharvestinvestigation.net/report0701/report20070131-fr.pdf